Nous avons toujours été opposés à la vidéosurveillance qui nous semble véritablement attenter aux libertés publiques et n’a pas fait la démonstration de son efficacité. La cour des comptes elle-même, dans un rapport consacré aux polices municipales en 2020, estime que l’efficacité n’est pas prouvée, pour des coûts pourtant très importants.
Ces dispositifs ne sont pas dissuasifs quant à la prévention de la délinquance et au mieux, reportent les comportements délictueux sur les zones non surveillées.
Plus de 6 000 communes françaises sont aujourd’hui équipées de caméras de surveillance, soit quinze fois plus qu’en 2006. Elles n’étaient que 60 en 1999, et cela n’a pas amené une baisse conséquente de la délinquance, contrairement à ce qui était annoncé.
Cette politique du tout camera veut en fait masquer la diminution dramatique du nombre de policiers nationaux et de proximité sur la voie publique, et surtout du manque de moyens pour un véritable travail de prévention.
La vidéosurveillance n’empêche pas ni les actes ni les crimes d’arriver, comme on a pu malheureusement le voir avec les attentats du 14 juillet 2016 à Nice, la ville ou il y a pourtant le plus de caméras en France.
Certains disent alors qu’elle permet de retrouver les coupables or une étude à la demande du centre de recherche de la gendarmerie nationale insiste sur le faible apport de cette technologie en matière d’élucidation des infractions.
En effet, les enregistrements de vidéo protection contribuent à la résolution d’enquêtes judiciaires, en apportant des indices ou des preuves, dans de très faibles proportions. Cela représente une part de 1,13 % sur l’ensemble des enquêtes judiciaires observées et 5,87 % des affaires élucidées.
Finalement, son seul avantage serait de renforcer à défaut de la sécurité réelle, le sentiment de sécurité de nos habitants, cela n’est ni négligeable ni à sous-estimer, mais nous continuons de penser que le prix à payer pour nos libertés est trop élevé, en conséquence nous voterons contre cette délibération.