Paris est une ville pleinement engagée dans la transition écologique. Paris est volontariste lorsqu’il s’agit de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Et cette action est incontournable ! Nous devons changer structurellement notre rapport à l’énergie. Et à tous les niveaux. Du local au global, et en particulier au niveau national, puisque seul l’État peut avoir une action systémique, organiser une véritable planification écologique, qui seule pourrait être à la hauteur des enjeux.
Alors, bien sûr, avec Emmanuel Macron nous sommes bien loin du compte en matière de transition écologique. Sans obsession pour la baisse de la dépense publique vient bien sûr percuter de plein fouet, la nécessité d’investissements, d’investissements lourds pour la transformation de nos systèmes de production et d’échange.
En matière de sobriété, il s’agit d’être juste sous peine d’être pleinement anti-social. Nous ne pouvons pas nous contenter de déclarations déconnectées qui bornent l’écologie à la somme d’actions individuelles telles qu’éviter les « mails rigolos », débrancher le WiFi et mettre un col roulé.
A l’opposé de cette inaction, notre Ville donc s’engage depuis plus de 15 ans pour de multiples initiatives de fond. Nous en avons déjà parlé. De l’isolation des logements sociaux à celle des bâtiments publics, du verdissement du réseau de chaleur à la baisse de nos consommations d’éclairage, etc.
La charte qui nous est proposé propose d’aller plus loin, en cette période de crise conjoncturelle liée à la pénurie actuelle.
Nous apprécions de nombreuses initiatives : de la réduction de la climatisation avec un seuil de 26° ; du déploiement des LED ; de l’extinction des lumières dans les locaux inoccupés ; de la communication interne qui est essentielle pour faire œuvre de pédagogie ; de l’optimisation des usages numériques ; en mobilisant le privé et notamment les commerces pour la sobriété énergétique ; en mobilisant les grands comptes et gros consommateurs qui devraient être les premiers de corvée ; en diminuant l’éclairage public tout en veillant aux enjeux de sécurité tout de même ; en relayant les signaux d’alerte des pics de consommation, etc etc.
La liste de ces petites actions qui n’en sont pas moins importantes, est longue. Nous en approuvons la plupart.
Seulement, et nous l’avons déjà signalé, nous avons des points de désaccords.
Nous allons y revenir sur la communication sur la sobriété énergétique.
Mais vu l’ordre des délibérations, je vais revenir d’ores-et-déjà sur nos désaccords.
Le premier concerne bien sûr les températures dans nos bâtiments publics, et en particulier dans les écoles et collèges.
Fixer les températures dans les écoles à 18° n’est pas le bon point d’équilibre entre écologie et social. Vous le savez, nous militons pour une écologie sociale. Là, vous inventez une écologie asociale, qui néglige trop les autres aspects de notre action, notamment le soutien à l’éducation.
Je le redis donc, s’il-vous-plait, ne touchez pas aux écoles. Je le redis, les enfants doivent se concentrer sur les savoirs, pas sur leurs doudounes.
Par ailleurs, j’hallucine un peu sur la communication que vous avez distribuée dans les écoles. Vous affichez donc dans les écoles que la température sera réglée sur 18°. En parlant à la fois de la crise conjoncturelle d’approvisionnement. Mais aussi, je cite « au-delà de cette crise, la réduction de notre consommation d’énergies fossiles est une condition essentielle de la lutte contre le réchauffement climatique ». Nous comprenons donc bien que ces 18° seront pérennes.
18° pour des publics jeunes, et statiques, est de l’avis des enseignants, trop froids. Je vous demande donc de revenir sur ce point.
Et je me permets aussi de signaler les difficultés *déjà* rencontrées sur les piscines pour les scolaires. La baisse des températures est déjà critiquée pour des enfants qui là encore apprennent à nager, et sont donc plutôt à barboter, plus qu’à se dépenser et à se réchauffer.
Enfin, permettez-moi aussi d’avoir un désaccord sur l’éventualité de fermeture de certains équipements publics énergivores. La charte l’énonce de façon générale. Mais si cela devait se réaliser, nous serions ultra-vigilants sur les critères : si cela devait nous amener à considérer la culture par exemple comme non-essentielle, nous ne saurions l’accepter. Nous savons que des villes sont tentées par fermer leurs musées pour faire des économies. Mais la culture, comme l’éducation, sont pour nous des fonctions essentielles. Il n’est donc pas question de ne pas leur donner les moyens d’exister dignement.
Bref, vous l’aurez compris, nous apprécions beaucoup d’actions proposées dans la charte. Mais sommes en désaccord avec le déséquilibre global qui pourrait découler entre social et écologie, ou entre social et finances (car on parle aussi nous le savons d’économies financières aussi). Et nous nous abstiendrons donc sur cette délibération. Et je crains que nous serons amenés à en rediscuter quand la grogne du terrain remontera.