Il y a quelques jours, le 24 janvier, un ouvrier a été grièvement blessé sur le chantier des JOP 2024 à Saint Denis. Un véhicule lui a roulé dessus et il a perdu l’usage de ses deux jambes ainsi que des blessures aux bras.
Il y a également eu la mort d’un ouvrier sur le chantier du futur métro du Grand Paris Express à Saint-Denis le 5 janvier dernier (origine du décès : une chute de matériel). C’est le 2e décès sur le chantier du Grand Paris Express (le premier était dû à une chute de cuve à 30 mètres de profondeur).
Il y a des retards sur les chantiers du Grand Paris Express (3 à 8 mois) et sur les chantiers des JOP 2024 qui obligent différents corps de métiers à intervenir en même temps afin d’accélérer les travaux pour tenir les délais. Cette accélération est un danger supplémentaire pour les ouvriers.
Dans un communiqué en date du 6 décembre 2021, plusieurs syndicats français et internationaux (CGT + IBB) dénoncent l’impossibilité de visiter les chantiers en cours concernant les JOP 2024. Ils disent qu’ils ne savent rien, ni quelle société travaille sur tel ou tel chantier, ni sur les détachés.
Nous ne voulons plus de grand événement organisés sur les cadavres des travailleurs. Au Qatar, les infrastructures de la Coupe du Monde se sont construites au prix des vies de 6500 ouvriers. Depuis 2020, ce sont 12 ouvriers qui ont perdu la vie chaque semaine pour cet événement. Une proportion très importante de ces travailleurs sont des migrants auxquels le Qatar a accordé un visa simplement pour pouvoir travailler sur les chantiers.
Chaque année, nous comptons en France entre 300 et 500 personnes qui meurent au travail. Si certains sont routiers, intérimaires, la plupart travaillent dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
Nous avons déposé un vœu au Conseil de Paris des 12,13,14 et 15 octobre 2021 pour rendre hommage aux personnes mortes à la suite de maladies professionnelles ou d’ accidents du travail. Chaque année, nous comptons 800 000 victimes d’accidents du travail, et environ 1000 décès liés à des maladies professionnelles ou des accidents du travail. Mais notre combat ne peut se limiter à une plaque et un hommage, que nous rendrons le 28 avril prochain.
Nous déposons un amendement afin de rappeler qu’il est impératif de respecter la charte sociale signée en 2017 par la CGT, la CFDT, la CFE-CGC, FO et CFTC.
Le point 7 de cette charte relève : “[Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques] s’engage sur un objectif de protection de la santé et de la sécurité des salariés ainsi que de leurs conditions de travail, notamment lors des travaux nécessaires à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024” ;
Le point 8 de la charte relève : “[Le Comité d’Organisations des Jeux Olympiques et Paralympiques] fera respecter les normes internationales du travail et notamment “le travail décent” au sens de l’OIT auprès des sous-traitants et des fournisseurs”.
Le point 9 de la charte relève : “[Le Comité d’Organisations des Jeux Olympiques et Paralympiques] portera une attention particulière aux travailleurs détachés afin de favoriser leur accès à l’information et le respect de leurs droits, notamment par l’accompagnement des employeurs”.
Notre amendement souhaite ainsi garantir l’accès des syndicats à la totalité des chantiers, ainsi qu’à la liste de toutes les entreprises qui sont investies sur ces chantiers.
Voici le texte de l’amendement : “e- Les parties prenantes des Jeux se sont engagées à ce que les chantiers des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 respectent la charte sociale signée avec les syndicats suivants : CGT, CFDT, CFE-CGC, FO et CFTC. Cette charte implique que les syndicats signataires, ainsi que les syndicats internationaux tels que l’Internationale des travailleurs du Bâtiment et du Bois (IBB), puissent avoir accès à une liste de la totalité des entreprises impliquées sur les chantiers, ainsi que l’accès aux chantiers en cours, comprenant les “bases-vie” mais également les espaces de construction. Les objectifs de santé, de sécurité et de protection des travailleurs font par ailleurs partie des préoccupations constantes des maîtres d’ouvrages des infrastructures et équipements olympiques, dont la SOLIDEO et la Ville de Paris, et toutes les mesures doivent être mises en œuvre sur les chantiers afin de garantir leur exemplarité dans ces domaines”.