Le 16 février dernier, le tribunal judiciaire de Paris annonçait le placement en liquidation judiciaire de la mutuelle uMen médical, gestionnaire du centre de santé mutualiste René Laborie.
Cette décision laissait sur le carreau les 30.000 patients annuels de ce centre, dont au moins 60 % étaient parisiens. Elle laissait également sur le carreau les 135 salariés du centre de santé. Brutalement, un centre de santé refait entièrement à neuf en 2021, ses 13 cabinets dentaires, ainsi que ses 27 cabinets médicaux comprenant l’ophtalmologie, l’orthoptie, la gynécologie, la pneumologie, mais aussi la médecine générale et de nombreuses autres spécialités fermaient leurs portes. Une décision brutale. Les communistes, à l’origine d’une pétition qui a récolté plusieurs centaines de signatures, ont été témoins de ces nombreux patients trouvant porte close, alors qu’ils devaient récupérer un traitement ou effectuer une consultation.
Cette situation est loin de concerner le seul centre René Laborie. En effet, de nombreux centres de santé en secteur 1 à Paris font face à des difficultés et ne sont pas assez soutenus aujourd’hui par l’Etat. A Paris Centre, le manque de médecins en secteur 1 reste important, à la fois généralistes et spécialistes. S’ajoutent à cette situation les fermetures successives de services dans l’Hôtel-Dieu, qui n’ont fait qu’accroître la pénurie.
Nous sortons d’une période de pandémie mondiale et notre gouvernement n’est pas capable de mettre en place les conditions nécessaires pour soutenir des services de santé publique accessibles à toutes et tous. La semaine dernière, nous avons appris la reprise du centre de santé René Laborie par la société Somed, pour une réouverture en avril. Nous serons bien sûr très attentifs à ce que le tiers payant soit appliqué et que tous les médecins exercent bien en secteur 1, sans dépassement d’honoraires.
Nous déplorons que seuls 93 salariés soient repris sur les 135 initiaux. Cela contribuera à fragiliser la capacité du centre, et donc l’accès à la santé des Parisiens et des Parisiennes. Notre premier attendu dans le vœu n’est donc pas totalement comblé, mais nous continuons à demander une présentation de l’offre de santé en secteur 1 à Paris Centre et à Paris en général.