Communistes Paris

Budget supplémentaire 2025

Intervention de Raphaëlle PRIMET

Qu’on le veuille ou non, et n’en déplaise à M. Alphan, ce budget supplémentaire, nous l’avons dûment construit pour une seule raison : réparer les dégâts monumentaux causés par les choix budgétaires de Bayrou et des années Macron. Avec un déficit public qui flambe à +5,8 % du PIB, personne n’a de leçon a nous donner.

Ce déficit n’est pas une fatalité. Il est la conséquence directe de dix années de politique de l’offre, marquées par un refus dogmatique de toute hausse d’impôt —que l’on a entendu encore aujourd’hui ici et un soutien aveugle et sans aucune contrepartie aux grandes entreprises privées.

Pour éponger la gabegie de l’État, on exige 2,2 milliards d’euros de contribution aux collectivités locales en 2025. Et La saignée continue avec 40 milliards d’économies annoncées pour 2026 dont 8 milliards pour les seules collectivités.

La politique d’austérité frappe sans discernement. Elle s’attaque à la protection sociale, refuse de taxer les ultra-riches et menace de hausse de TVA, l’impôt le plus injuste. On nous parle de “sobriété budgétaire” mais les grands groupes restent sous perfusion permanente d’argent public, et leurs dividendes atteignent des sommets : en 2024, les groupes du CAC 40 ont reversé, un record, plus de 100 milliards d’euros à leurs actionnaires : 100 milliards ! Et Pendant ce temps, mes chers collègues, on coupe 24 milliards dans les affaires sociales. C’est ça votre sens des priorités.

Face à cette mascarade, l’Association des Maires de France a justement boycotté le comité d’alerte de Bayrou. Car ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement un budget, mais une vision. Une vision de recentralisation autoritaire : l’autonomie locale n’est plus respectée. Nous assistons, ni plus ni moins, à une mise sous tutelle des collectivités. La libre administration des communes, est brutalement remise en cause.

Alors, Paris va payer : 275 millions en moins, dont 100 millions pour un mécanisme de lissage imposé tardivement. Pour combler ce trou, la Ville a dû geler 10 % de son budget, mobiliser sa réserve stratégique en décalant 150 millions d’euros de recettes foncières issues des ZAC Clichy-Batignolles et Paul-Bourget, et envisager des ventes de bâtiments publics pour récupérer 100 millions supplémentaires. Une solution que nous ne partageons pas, mais qui illustre l’étau dans lequel l’État nous enferme.

Heureusement, nous pourrons compter sur la hausse de 0,5 % des droits de mutation votée en février qui permettra une augmentation, bienvenue, de nos recettes.

Malgré cela , il a fallu économiser tout en priorisant des garanties sociales et solidaires répondant aux besoins des parisiens et des parisiennes, et parmi eux, les plus précaires, les grands délaissés des politiques de ce gouvernement. Même si notre endettement est élevé, le service public rendu aux Parisien·ne·s est trop essentiel pour être sacrifié au nom de coupes ou de gels budgétaires, d’autant plus qu’ils s’ajoutent à la hausse généralisée des prix. Une simple stagnation des crédits équivaut en réalité à une baisse, puisqu’elle ne tient pas compte de l’inflation.

De notre point de vue, à l’échelle de la Ville, augmenter légèrement l’emprunt n’aurait qu’un impact limité pour les Parisien·ne·s alors que chaque coupe les touche directement dans leur quotidien.

Trop de projets essentiels sont aujourd’hui suspendus — je pense à la rénovation de l’Espace glisse ou encore à celle de la Cipale. Pourtant, nous savons que chaque euro investi dans le service public est un euro utile.

Sur le logement, alors que l’État reste sourd aux besoins et que la crise s’aggrave, nous devons poursuivre notre politique volontariste. Alors oui M. Olivier, M. Boulard 500 millions pour le logement social, nous en sommes fier, + que le gouvernement qui mets 400 pauvres millions alors que notre pays compte 3, 8 millions de personnes mal logées et 133 000 sans logement du tout !

Oui, nous continuerons à mobiliser le compte foncier, à préempter les immeubles, à construire des logements sociaux dans tous les quartiers, à renforcer les aides d’urgence via le FSL, et à chercher de nouvelles recettes auprès des opérateurs privés.

Nous devons aussi garantir le droit aux vacances pour toutes et tous. Le nombre de places pour les enfants identifiés par les services sociaux a malheureusement fondu, et cette année, les demandes dans le cadre de Paris Jeunes Vacances ont été quatre à cinq fois supérieures à l’offre. Là aussi, il nous faut faire mieux.

Sur la santé, trop de Parisien·nes n’ont plus accès à des soins abordables et de proximité. Il suffit de regarder une carte pour constater que l’Est parisien est déserté. C’est pourquoi nous portons un amendement visant à renforcer les centres municipaux de santé, notamment dans les quartiers les plus en difficulté.

Je voudrais aussi saluer un effort important : celui réalisé en matière de culture. Dans ce contexte, maintenir le budget culturel au même niveau qu’en 2023 relève d’un véritable engagement politique. Alors que la ministre Dati sabre les crédits nationaux et que l’État déserte ses missions, la Ville de Paris affirme un cap clair : la culture reste pour nous un pilier du vivre ensemble.

Mes chers collègues de la droite, vous réclamez toujours moins d’impôts, moins de masse salariale, moins de dépenses. Vous exigez des logements pour les agents tout en vous opposant au logement social. Vous voulez défendre les jeunes mais vous refusez les dispositifs qui leur sont dédiés. Vous réclamez plus de moyens pour les centres de santé mais vous refusez tout levier fiscal pour les financer. C’est ce que l’on appelle être pompier et pyromane en même temps. En vérité vous préparez déjà vos discours de campagne, quand nous, nous agissons pour les Parisien·nes.

Pour celles et ceux qui ne partent jamais en vacances. Pour celles et ceux qui n’ont plus de médecin. Pour les familles qui attendent un logement. Pour les enfants qui attendent des projets sportifs et culturels.

Ce budget supplémentaire est loin d’être parfait. Il est marqué par la contrainte. Mais il reste un bouclier, un outil de résistance face à une politique gouvernementale injuste, inefficace et dangereuse.

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