Communistes Paris

BUDGET 2023

Action sociale, santé

A peine entrés dans l’ère post-covid, nous devons encore affronter l’inflation et la crise énergétique, qui pèsent sur nos concitoyens les moins favorisés et intensifient la précarité et la pauvreté.

Notre ville est riche, pour le dire autrement et plus justement, notre ville ne concentre beaucoup personnes riches. Pour rappel 16% des plus riches de France habitent notre capitale. Mais notre ville compte aussi beaucoup de personnes en situation de pauvreté. D’après le dernier rapport sur la pauvreté publié le 6 décembre dernier, Paris est le 5ème département en nombre de personnes pauvres.

C’est pour cela que Paris doit maintenir et accentuer son choix d’assurer un niveau élevé de solidarité. Solidarité entre les Parisiennes et les Parisiens grâce à la fiscalité, et solidarité grâce aux politiques publiques menée en soutien aux plus fragile.

Je tiens tout d’abord à évoquer le budget du CASVP.

Nous devons saluons son augmentation de 23,3 millions d’euros par rapport au budget de 2022, celle-ci prend surtout compte de l’inflation et des revalorisations du point d’indice mais devrait permettre de maintenir un haut niveau de réponses aux besoins grandissant de la population parisienne.

Nous soulignons l’engagement de tous les agents du CASVP et la direction des Solidarité qui mènent un travail essentiel dans des conditions pas toujours évidentes.

Nous rappelons que plusieurs agents notamment des restaurants solidaires sont toujours mobilisés pour l’obtention d’une revalorisation de salaire équivalente à leurs collègues ayant bénéficiés du SEGUR. Bien sûr le SEGUR dans la façon dont il a été déployé par le Gouvernement a exclu un grand nombre de professionnel, a tenté de diviser les travailleuses et les travailleurs entre eux. Le Groupe Communiste leur renouvelle son soutien et appelle la Ville à entendre leur revendication légitime.

Le CASVP accompagne les personnes précaires de différentes manières, un des aspects est l’octroi d’aides. Nous savons qu’un travail est en cours pour permettre de redonner de la lisibilité à ce catalogue d’aide et de répondre à des besoins nouveaux. Le CASVP doit être au rendez-vous pour agir face à un besoin croissant : celui de la précarité énergétique. Alors que l’augmentation des factures énergétiques résulte des pratiques absurdes de spéculation, la Ville de Paris doit garantir ce bien de première nécessité et protéger les usagers les plus précaires. Nous proposons donc en plus du FSL qui avait déjà été abondé en 2022, que 10 millions d’euros soient alloués au CASVP afin de permettre la mise en place d’un bouclier énergétique sous forme d’aide au règlement des factures énergétiques.

Le bouclier énergétique mit en place par le gouvernement ne répond pas à la hauteur de l’urgence auxquelles les locataires surtout, les plus fragiles vont être confrontés. Manger ou se chauffer ne devrait jamais être une question qui se pose.

Cette hausse des coûts de l’énergie nécessite aussi de renforcer l’accès à l’information pour permettre aux locataires parisiens du parc privé et du parc social de connaitre et ainsi pouvoir exercer pleinement leurs droits.

Nous portons donc un amendement pour abonder de 100.000€ l’enveloppe initiale de 600 000€ dédiée à l’« information des locataires ». Cette somme supplémentaire permettra de soutenir et de garantir l’activité des associations comme l’OLAP, concernant l’encadrement des loyers ou encore l’ADIL 75 qui accompagne des ménages parisiens dans l’exercice effectif de leurs droits entre autre.

L’information des locataires doit donc être renforcées, et nous soutenons aussi l’ambition forte présentée le mois dernier de 40% de logements sociaux à Paris pour permettre à toutes et tous de se loger.

Il est nécessaire d’adopter une stratégie d’augmentation du compte foncier logement et du compte foncier équipement. Pour nous doter des moyens de traduire concrètement ces objectifs, nous demandons que le CFL soit abondé de 50M€ et le CFE de 20M€ pour permettre en effet, cela a été dit précédemment de faire du logement social dans l’existant, mais pour atteindre nos objectifs, nous ne pourrons pas nous exonérer de constructions nouvelles.

Autre sujet d’importance, la fameuse « grande cause » inaboutie du quinquennat précédent L’égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences faites aux femmes, auxquelles le budget accordé n’est toujours pas à la hauteur des objectifs poursuivis. Alors qu’en France les inégalités salariales reflètent une rémunération moyenne des femmes inférieure d’environ 16% à celles des hommes et alors que 103 féminicides ont été recensées depuis janvier 2022, Paris n’a toujours pas doublé son budget, comme prévu par le programme de mandature. Afin de tenir nos engagements, nous proposons donc, par voie d’amendement, d’abonder de 200.000 euros supplémentaires le budget dédié à ces efforts.

Enfin je terminerai par un mot sur la protection de l’enfance. Si on ne peut qu’applaudir la création de 37 postes pour renforcer la politique de protection de l’enfant, il est indispensable de travailler à limiter la vacance des postes existants.

Nous espérons que ces mesures permettront de pérenniser la solidarité de la Ville sur le long terme et de mieux accompagner toutes les associations à qui nous déléguons une partie de notre action sociale. Camille NAGET

Ressources Humaines

Confrontés à la réalité du terrain, les agents nous alertent ici et là sur les manques de personnels et les difficultés rencontrées lorsqu’il s’agit de trouver des remplaçants. Comment se traduisent ces manques ? Par une augmentation de la charge de travail donc une dégradation de leurs conditions de travail et, en bout de chaîne, une dégradation de la façon dont ils remplissent leur mission ou accueillent les usagers.

Oui, des postes sont budgétés et « ouverts » … Mais méfions-nous de la dissonance légitime que cela produit chez les usagers lorsque ces postes sont annoncés mais finalement non pourvus. Certes, la Ville rencontre, comme la majorité des collectivités territoriales, des difficultés de recrutement, mais nous estimons qu’elle peut et doit faire des efforts pour agir au bénéfice de sa propre attractivité.

Au regard du contexte actuel, d’une inflation qui pèse sur la vie de tous les foyers, de tous les travailleurs, et sans oublier l’effort consenti par la Ville sur les rémunérations et la déprecarisation de ses agents, nous considérons qu’il faut encore activer tous les leviers pour développer cette attractivité.

C’est pourquoi les communistes proposent en premier lieu que l’enveloppe de l’AGOSPAP à destination des agents de la Ville soit réévaluée pour leur proposer une offre sociale, culturelle ou encore sportive de qualité. Nous demandons le doublement de l’enveloppe actuelle, soit, 7 millions supplémentaires.

Pour rappel, la convention qui a été présentée et soumise au vote des syndicats a été refusée de manière unanime par ceux-ci malgré leurs divergences, c’est une chose assez rare pour être soulignée, et cela doit nous interpeller sur la qualité des prestations qui leurs sont proposées. Nous devons nous assurer que les prestations correspondent aux attentes des agents. Acter ceci, c’est reconnaître leur travail, leur importance et ainsi permettre à la Ville de posséder un atout en plus pour pallier ces difficultés de recrutement : nous devons continuer d’y travailler, c’est le sens de notre amendement.

Dès lors, nous devons agir sur un autre levier : la formation. Revenons d’ailleurs à l’exemple de l’accueil des petits parisiens. Il y a aujourd’hui, une énorme difficulté dans le cadre du recrutement d’auxiliaire de puériculture. Les professionnels de la petite enfance font état de places de crèches non-attribuées en raison du manque de personnel. Nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une telle situation même si elle est loin d’être spécifique à Paris. Donc, nous proposons de financer 200 places de scolarité d’auxiliaire de puériculture au profit des agents titulaires du CAP Accompagnement éducatif petite enfance (AEPE) qui pourront dès lors évoluer et devenir auxiliaire de puériculture. En plus de ça, 40 places de CAP petite enfance, 40 places de scolarité d’éducateurs de jeunes enfants et 40 places de scolarité infirmière pour lutter efficacement contre la vacance de poste qui frappe la direction des familles et de la petite enfance.

Plus la Ville ouvre des places en formation, plus elle sera apte à compenser les manques et à garantir aux parisiens que leurs enfants seront accueillis par des personnels mieux formés et aptes à préserver ceux-ci en sécurité.

Nous souhaitons aussi aborder un autre sujet sur lequel nous sommes porteur d’un amendement nécessaire : l’aide alimentaire !

L’inflation sur les produits alimentaires est estimée à 18% en octobre 2022. Cela rend difficile l’achat de produits sains et difficile pour les agriculteurs de vendre leurs produits à des prix rémunérateurs, et ce alors qu’un tiers d’entre eux touche déjà moins de 600€/mois. Cette situation d’inflation est aggravée par la baisse sensible et continuelle des dons effectués par des particuliers.

Nous proposons d’abonder l’enveloppe relative à l’accès à des denrées de qualité issues d’une alimentation durable et locale à des Parisiennes et des Parisiens en situation de précarité alimentaire. A défaut, nous soulignons l’ouverture en 2023 d’une halle alimentaire dans le 11ème arrondissement, fruit d’un long travail engagé dès le mandat précédent par le groupe communiste. Jean-Philippe GILLET

Commerce, emploi, développement économique

INSERTION La vie est dure en ce moment, et en particulier pour les parisiennes et les parisiens éloignés de l’emploi, en grande difficultés pour des choses aussi essentielles que se nourrir, se chauffer, essayer de vivre dignement. Alors en cette période très tendue, il faut que nos choix budgétaires reflètent nos priorités politiques. NBO s’est déjà exprimé en la matière. Nous avons cependant un regret, celui de la baisse de près de 4 millions du budget alloué à l’insertion. Les structures d’insertion agissent pourtant justement, et de manière remarquable, en faveur des personnes précaires, notamment les femmes, les jeunes, les seniors, les réfugiés ou encore les personnes reconnues travailleuses handicapées Nous savons, Madame la Maire, que Paris fait déjà beaucoup, beaucoup plus qu’elle ne le devrait, notamment parce que l’Etat ne prend pas ses responsabilités en la matière. Et ce n’est pas normal. Mais nous ne pouvons pas abandonner les plus fragiles. Nous devons tout faire pour surmonter collectivement cette période et faire en sorte que les précaires ne se retrouvent pas sur le bord de la route. Il nous faut donc au contraire redoubler d’efforts pour accompagner celles et ceux qui souhaitent renouer avec l’emploi, en développant par exemple de nouvelle formations dans les secteurs en tension. C’est une question de sécurité économique, d’insertion sociale et de dignité. Et c’est le sens de l’amendement que nous portons pour renforcer le soutien aux structures partenaires de l’emploi à Paris telles que l’EPEC, la Mission Locale et l’École de la Deuxième Chance.

Maison des coursiers Et puisque que l’on parle de structure remarquable, je vais vous parler de la Maison des coursiers. La MdC a ouvert ses portes en septembre 2021. Elle offre aux livreurs des plateformes un espace dédié dans lequel ils trouvent un accompagnement social complet, se reposer, accéder à des sanitaires et du matériel informatique, parler, se retrouver, lutter contre un isolement organisé par les plateformes et s’organiser contre elles. Dans cet espace, et grâce au formidable travail de Coopcycle et de Circé Linehart, des permanences d’accès au droit et à la santé ont été organisées par des associations comme l’AMLI, Médecins du monde et par les organisations syndicales telles que la CNT-So et Sud Commerces. Ce sont des centaines de livreurs qui ont pu s’organiser, être aidés, et une trentaine de livreurs ont pu trouver un véritable emploi, un vrai contrat de travail. Et tout cela en un an de fonctionnement ! Le bilan est incroyable. En septembre 2022, les plateformes ont subitement procédé à la fermeture de nombreux comptes. Après avoir eu massivement recourt à des TSP, les plateformes n’ont désormais plus besoins d’eux et les désactivent sans crier gare. On nous parle de près de 3000 désactivations rien que pour Uber Eats. De nombreux livreurs se se retrouvent sans activité du jour au lendemain, renforçant ainsi leur situation de précarité et celle de leur famille. Alors la fréquentation de la Maison des coursiers a augmenté, et cela témoigne bien de l’utilité d’un tel espace et l’efficacité des actrices et acteurs qui s’y mobilisent. À mesure que la fréquentation augmente, les besoins humains et matériels aussi et c’est pourquoi portons un amendement budgétaire pour que le soutien à la Maison des coursiers soit renforcé.

JEUNES – Foyers Jeunes Travailleurs Nous avons également souhaité mettre l’accent sur les jeunes, largement touchés par la précarité. En 2021, un jeune sur cinq entre 18 et 29 ans vivait sous le seuil de pauvreté. Le logement représente le premier poste de dépense des jeunes (60% de leur budget). Ils font donc des économies sur d’autres dépenses vitales telles que l’alimentation et la santé et contribue de plus en plus à leur précarisation. Sans compter l’augmentation du prix de l’énergie qui les contraints encore plus. La Ville développe des solutions pour leur permettre de vivre dans des conditions dignes, notamment par la création de lits en foyers de jeunes travailleurs : des logements d’hébergement temporaire avec un loyer modéré qui concourent à l’autonomie des jeunes en matière de logement ET d’insertion socioprofessionnelle pour les jeunes de 16 à 30 ans. Nous portons un amendement qui demande le renforcement du soutien aux structures gestionnaires pour permettre la création de nouveaux lits en 2023.

Objectif zéro mort et accident au travail Enfin, vous le savez, le Groupe communiste a porté au conseil de novembre la délibération Paris objectif zéro mort et accident au travail. Nous nous félicitons de l’adoption de cette délibération, qui marque la volonté de la Ville de devenir exemplaire sur la santé et sécurité au travail. Nous avons porté un amendement au BP 2023 pour que Trois postes de coordinateurs soient créés au sein de la DCPA, au bureau de la prévention des risques professionnels, pour améliorer la mise en place des dispositifs réglementaires dans les équipements publics afin de sécuriser l’accès aux toits lors des opérations de maintenance et de travaux. Et qu’un poste de coordinateur au sein de l’Observatoire des accidents et morts au travail soit créé pour notamment assurer les missions de recensement et le suivi des données récoltées par l’Observatoire sur les accidents et morts au travail. Barbara GOMES

Barbara
GOMES

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Camille
NAGET

Élue du 19e arrondissement au conseil de Paris

Jean-Philippe
GILLET

Élu du 19e arrondissement au conseil de Paris

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