Le plan local des mobilités que nous voterons fixe des objectifs auxquels nous ne pouvons que souscrire : réduction massive de l’usage de la voiture, développement des pistes cyclables, des mobilités douces et des espaces « apaisés » comme les rues aux écoles, ou encore le dispositif embellir votre quartier initié par Jacques Baudrier. La baisse de la pollution et donc de la mortalité est un succès comme le souligne le bilan publié en avril dernier par Airparif où l’on apprend entre autres que les concentrations de particules fines de dioxyde d’azote, ont été divisées par deux (respectivement -55 % et -50 %) en 20ans.
Là où nous avons des réserves, c’est en ce qui concerne le contexte de la mise en œuvre de ce plan. Je pense ici à l’ouverture à la concurrence des bus qui touchent Paris depuis le dernier conseil d’administration d’IDFM qui a ouvert plusieurs lots parisiens à la concurrence et les a d’ores et déjà attribués. Nous aurons donc au moins 4 opérateurs de bus dans Paris : CAP RATP, Transdev, Keolis, les italiens de ATM, peut-être 5 avec Lacroix Savac. Cela va engendrer des difficultés énormes pour coordonner l’ensemble du réseau, on navigue à vue, rien n’est véritablement prêt. C’est pourquoi, je tiens à rappeler que la fin d’un monopole n’est ni synonyme d’amélioration du service, ni d’une baisse des coûts comme l’illustre le fiasco du réseau Optile. Le réseau Optile c’est 90 millions d’euros en deux ans de rallonge budgétaire, des conditions de travail dégradées et des centaines de courses supprimés par semaine. A ce jour, aucune évaluation des effets de la première vague de privatisation n’a été menée. Nous demandons donc une nouvelle fois que cela soit géré en régie régionale, rien ne s’y oppose formellement et droit de l’UE le permet. Rien n’oblige cette privatisation fondée sur le moins-disant social. Cette logique imposée par IDF Mobilités, sourde aux revendications des élus locaux, des salariés et des usagers, n’a qu’un but : brader nos services publics d’intérêt général.
S’agissant du vélo, le Gouvernement a choisi de couper à la hache dans les dépenses du plan vélo. Au budget 2025, les 304 millions prévus au fond mobilités actives ont été purement supprimés. Il reste environ 50 millions d’euros pour le plan, ce qui ne représente rien par rapport aux besoins. Toutes les associations de cyclistes sont mobilisées contre ces coupes budgétaires lourdes de conséquences pour toute la filière, ainsi que pour les habitants des territoires voulant opter pour le vélo. C’est un grave recul de la part du Gouvernement qui met en péril à la fois la sécurité des cyclistes mais également les initiatives de transitions écologiques.
Il faut également continuer de porter notre lutte contre la violence routière. Une fois de plus, c’est une politique abandonnée au niveau national. Paris doit continuer de s’en saisir comme elle le fait déjà. Nous devons continuer de réduire la place des véhicules motorisés en surface. C’est ce que nous avons initié avec les SUV. Il faut aller encore plus loin, plus vite. Ce que nous vivons en terme de canicule depuis quelques jours nous y oblige.
Enfin, comment ne pas évoquer les ZFE et leur suppression. La suppression votée par l’Assemblée nationale et le Sénat a soulevé beaucoup de débats. Il nous faudra attendre la CMP et l’éventuelle censure du Conseil Constitutionnel sur ce qui pourrait être un cavalier législatif de la loi simplification. Nous estimons que les ZFE sont un dispositif intéressant pour faire diminuer la pollution de l’air (40 000 morts par ans) mais ne pas l’accompagner avec de véritables primes à la conversion réellement avantageuses financièrement revient à créer de la violence sociale inacceptable. Or, c’est précisément ce qu’a fait la métropole en renforçant ses primes à la conversion.
Pour finir, nous sommes actuellement en pleine conférence « France ambition transports » lancée par le ministère pour trouver de nouvelles pistes de financement pour le transport. Nous voulons davantage de recettes dédiées pour les infrastructures ferroviaire, ou le fret. Nous espérons que les conclusions iront dans ce sens et que le choix de se tourner vers le privé et les fonds privés d’investissement infra qui cherche surtout de la rentabilité ne sera pas privilégié.
C’est pourquoi, nous déposons un vœu relatif à l’augmentation et à l’élargissement de la taxe bureau en zone premium. Ce vœu a pour objectif de dégager des recettes supplémentaires afin de développer les infrastructures de transports. Nous proposons donc d’interpeller l’État pour qu’il augmente le rendement de la taxe sur les bureaux en zone premium, et que cette taxe au rendement renforcé soit affectée au développement des infrastructures sur l’ensemble du territoire et non plus seulement à l’Ile-de-France.
Je vous invite donc à voter ce vœu qui permettra de dégager plus de recettes pour les transports et répondra aux attentes et aux besoins qu’exigent à la fois ce plan local des mobilités mais également les enjeux futurs liés aux mobilités, et in fine, qui répondra aux attentes des parisiens, et c’est bien cela qui nous guide.