Communistes Paris

Attribution de la dénomination Pelé au stade Boutroux

Le roi Pelé nous a quitté. Son vrai nom était Edson Arantes do Nascimento mais c’est bel et bien Pelé, le nom qu’il a acquis en jouant pieds-nus dans les rues de son village, qui a marqué et traversé l’histoire. Il était non seulement une légende du football mais également un mythe. Ses matchs n’étaient pas tous diffusés, ses plus beaux buts n’ont pas forcément été capturés mais davantage racontés par ceux qui l’ont vu jouer. En écoutant leur témoignage, vous comprenez qu’il survolait les rencontres comme personne.

Et ce mythe est devenu concret en entrant dans nos foyers via nos postes de télévision. Lorsqu’il remporta son troisième mondial en 1970 au Mexique en arborant ce maillot jaune mythique du Brésil. C’était d’ailleurs son troisième Mondial car en 1958, à 17 ans à peine, il le remportait, éliminant la France de Kopa et Fontaine d’un triplé en demi-finales et réitéra cet exploit en 1962.

S’il était déboussolant sur le terrain, faisant tourner la tête des plus grands comme Beckenbauer, il a aussi pu être déboussolé politiquement. Affichant un temps une proximité avec Lula puis sa sympathie à Jair Bolsonaro. Il s’est également insurgé contre les mobilisations liées aux violations des droits humains sur les chantiers du mondial brésilien de 2014, comme quoi le sujet du Qatar n’était pas nouveau. Et pourtant, il n’a pas hésité à s’engager auprès de l’UNESCO et l’UNICEF ou encore à exhorter Poutine de se retirer d’Ukraine.

Rappelons qu’il fut déclaré « trésor national » du Brésil lors de sa carrière, ce qui fit de lui un outil de propagande pour le régime militaire et qu’il ne fut pas engagé comme Socratès pour la démocratie face à la dictature.

Mais au-delà de toutes ses contradictions, nous souhaitons retenir le meilleur : il a permis aux brésiliens de couleur noire de se sentir plus fiers, il a permis un cessez-le-feu lors de sa venue à Lagos entre Nigérians et Biafrais et a failli provoquer une révolte en Martinique en 1971, suite à sa venue pour un match dont le prix des billets furent multipliés par 10, privant la majorité de la population d’un accès au match. Voilà qui n’est pas sans rappeler le débat que nous venons d’avoir sur le prix des billets des Jeux Olympiques et l’injustice profonde que cela représente pour les classes populaires.

Ces exemples me poussent à dire qu’un joueur de football représente plus que ses simples opinions politiques, qu’il s’en rende compte ou non, il fait office de symbole et chacun de ses gestes, sur et en dehors du terrain, a une portée politique.

D’ailleurs, Pelé par ses gestes balle au pied a également permis de mieux protéger les footballeurs de notre génération… sur le terrain !

En effet, il fut de ceux qui furent si insaisissables, si vifs, si légers et si inventifs avec le ballon que les défenseurs n’avaient d’autres choix que de recourir à la brutalité. C’est ainsi que le football a connu des évolutions réglementaires afin de mieux protéger les 22 acteurs sur le terrain. Je pense notamment aux cartons jaune et rouge en 1970.

Ce qui me permet de souligner également l’action de Just Fontaine, qui nous a tristement quitté il y a deux semaines, et qui, lui, a permis de mieux protéger les joueurs français en dehors du terrain, en créant le premier syndicat de footballeur aux côtés du camerounais Eugène N’Jo Léa : l’Union nationale des footballeurs professionnels. Sans oublier le fidèle coéquipier de Fontaine, Raymond Kopa qui en fut le vice-président. Suite à tout ce que nous avons évoqué, nous voterons en faveur de cette délibération. Car Pelé fut le plus grand parmi les grands et, à l’instar de tous les meilleurs joueurs de foot, de Fontaine à Mbappé - qui fut adoubé et reconnu comme le successeur de Pelé par Pelé lui-même -, en passant par Zidane et Platini… il était un pur produit des classes populaires.

Cependant, au-delà de cette dénomination, nous devrons avoir prochainement un geste pour reconnaître Just Fontaine à la hauteur de son talent et surtout parce qu’il fût l’entraîneur du Paris-Saint-Germain lors de la montée en première division.

Pour toutes ces raisons nous serons à vos côtés pour honorer la mémoire de Just Fontaine.

Nicolas
BONNET
OULALDJ

Élu du 12e arrondissement au conseil de Paris

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