C’est avec joie que nous accueillons cette décision de l’exécutif, dans la droite ligne de notre vœu proposé au conseil d’octobre dernier. Nous avons été plusieurs groupes à se prononcer en faveur d’un plaidoyer de la Ville auprès de l’Etat pour appuyer sa libération - la proposition de l’octroi de la citoyenneté d’honneur pour l’activiste qui a dédié sa vie à la protection des océans est un pas de plus dans cette lutte.
Car ne nous y trompons pas, cette incarcération est une affaire politique, pas un cas isolé. Par son injustice et ses manquements dans la procédure, ce procès constitue désormais tout un symbole pour la lutte écologiste de ce monde. Pourtant, ce procès prend des allures de feuilleton interminable et ridicule.
En effet, une 5ème décision de prolongation de son emprisonnement a été prononcée le 13 novembre dernier.
Elle repousse son jugement jusqu’au 2 décembre, qui sera aussi le jour de son 74ème anniversaire. Pris dans un piège qui semble se refermer sur lui à mesure que le temps passe, Le militant écologiste, avait demandé au président français de lui accorder l’asile politique en France, le 16 octobre, mais pour formuler une demande d’asile, il faut être sur le sol du pays dans lequel cette demande est faite.
Il a donc finalement demandé la nationalité française le 24 octobre dans une lettre au président de la République française.
A travers ses lignes, l’activiste qui habite en France avec sa famille depuis 2015, souligne le rôle déterminant de notre pays à travers Sea Shepherd France, qu’il qualifie de « navire amiral » de ses actions pour la défense de la vie marine ; et dit aussi, son émotion à la lecture de la myriade de lettres et de dessins d’enfants envoyés par les Françaises et les Français qui lui donnent de la force. Des maires dont celui de Montreuil, mon camarade Patrice Bessac se sont immédiatement portés volontaires pour accueillir celui dont le combat est vital pour la protection des espèces menacées, l’avenir de notre planète et celui des générations futures.
Si notre pays décide de faire de Paul Watson l’un de ses citoyens, elle aura un droit de regard et un accès complet aux éléments de l’affaire. Elle pourra alors peser légitimement de tout son poids dans le dossier, et ainsi s’opposer à cette extradition au Japon qui le condamnerait à 15 ans de prison et de traitements inhumains. Son avocat, a même déclaré partager la conviction que « s’il est incarcéré au Japon, il n’en sortira pas vivant »
En parlant de prise de position : notre nouveau 1er Ministre Michel Barnier n’a évoqué qu’une fois la « préservation de la biodiversité » lors de sa déclaration de politique générale en octobre dernier, alors même qu’il venait de supprimer le secrétariat d’État qui lui était consacré. Peut-être notre gouvernement pourrait-il, en offrant l’asile à Watson, retrouver le courage politique qu’il semble avoir définitivement perdu - sait-on jamais.
Accorder la citoyenneté d’honneur de la Ville de Paris à Watson est mémorable. Ne pas lui accorder la citoyenneté française serait criminel. Watson est aussi un symbole pour ce qu’il dit de nos Etats, et de la place que ces derniers daignent accorder à la défense de notre planète.