Intervention de Raphaëlle PRIMET
Nous sommes aujourd’hui amenés à réagir à cette communication globale de la Ville de Paris sur les efforts qu’elle fournit afin de remédier au manque criant d’attractivité générale que rencontre la fonction publique territoriale.
En ce sens, nous saluons sincèrement certaines mesures annoncées dans cette délibération telle que celle déjà en vigueur où la Ville garantit ¼ de ses logements sociaux aux agents et celle à venir visant à proposer une charte aux mairies d’arrondissement afin qu’elles en fassent de même et qu’elles proposent également des places en crèche aux agents dans les métiers en tension. C’est une bonne nouvelle, et c’est une mesure forte qui est matériellement permise par la politique plus que volontariste de la ville et de Ian Brossat en matière de production de logements sociaux.
Nous saluons également la poursuite du plan de déprécarisation qui permettra à 1600 nouveaux agents d’en bénéficier. Il s’agit là d’un plan pour lequel nous les communistes, nous sommes d’ailleurs battus. Nous nous félicitons également que la revendication syndicale - qui au demeurant est aussi une revendication communiste - en matière de hausse du ratio promu-promouvable à 100% pour les catégories B et C ait été entendue et reprise. Nous le disions depuis un moment, si la Ville ne peut effectivement pas agir sur la rémunération indiciaire, elle peut tout de même augmenter ces ratios pour lutter contre l’inflation et protéger les agents. C’est désormais chose faite. Et nous nous félicitons que le dialogue social lors du dernier CST central ait permis de doubler les hausses initialement prévues pour les catégories A, notamment pour les corps en tension.
Nous sommes très heureux également de savoir que notre vœu concernant le congé menstruel ait été tout d’abord voté et bientôt, si l’Etat nous l’autorise, appliqué concrètement, c’est une très grande avancée pour les travailleuses.
Ceci étant dit, nous ne pouvons que constater que le souci d’attractivité ne pourra pas à être réglé avec toutes ces mesures. On sait la capacité d’action des collectivités territoriales diminuées face à un gouvernement qui a en horreur la fonction publique et qui n’a pas son pareil quand il s’agit de l’attaquer méthodiquement et la fragiliser sous couvert de « modernisation ». Mais nous estimons que la Ville a encore des marges de manœuvre.
Nous pensons notamment à l’initiative annoncée dans la délibération visant à proposer une semaine de 4 jours aux agents de la petite enfance, secteur particulièrement frappé par le manque d’attractivité. Si la forme reste à définir, vous connaissez notre position nationale sur la question : la semaine de 4 jours en 32 heures. Bien évidemment, la Ville n’a pas vraiment les mains libres sur les volumes horaires des agents, mais nous veillerons à ce que cette initiative se déroule de la meilleure des façons sans surcharger les journées des agents.
Il existe d’autres marges de manœuvre pour développer l’attractivité de la fonction publique territoriale. Par exemple, nous le savons, les métiers de la fonction publique sont mal connus par les plus jeunes. Il y a donc un enjeu : leur faire connaître ces métiers : d’où le lancement du site « Travailler pour Paris ». Cela va dans le bon sens, mais là encore, nous en revenons à l’existence d’une fracture numérique que nous, élus de gauche, ne pouvons ignorer.
Je laisserai bien évidemment mon camarade Jean-Philippe Gillet développer plus longuement sur la question.
Intervention de Jean-Philippe GILLET
En matière d’attractivité, si l’on veut garder nos agents dans la durée, il y a selon nous un outil : l’AGOSPAP.
Nous défendons au fur et à mesure des conseils un renforcement de l’AGOSPAP qui propose des activités culturelles ou encore des offres permettant aux agents de partir en vacances. Ce qui permet en partie à la Ville de prendre sa part en matière de droit aux vacances pour toutes et tous, droit auquel nous les communistes sommes profondément attachés.
Si augmenter les moyens de l’AGOSPAP et donc l’offre à destination des agents est une mesure importante, nous pensons qu’il faut également le retour à un accueil physique à l’instar de celui qui était autrefois situé rue de la Bûcherie dans le 5e arrondissement.
Nous militons également pour le retour d’un format catalogue permettant aux agents ne disposant pas d’un ordinateur ou aux agents atteints d’illectronisme – phénomène qui je le rappelle touche toujours plus de 15% des français de plus de 15 ans - de bénéficier pleinement de leurs droits. Il ne s’agit non pas de produire plus de 50.000 catalogues, mais d’en prévoir quelques-uns consultables sur le lieu de travail et permettant à toutes et tous de consulter l’offre sur un support convenable.
Car il y a un véritable enjeu de connaissance de l’offre de l’AGOSPAP par les agents. C’est même un sujet qui va bien au-delà de l’AGOSPAP, celui de la connaissance qu’ont les agents de leurs droits de manière générale.
Nous communistes, pensons que la Ville se doit de fournir des livrets d’accueil complets à tous les agents afin qu’ils sachent ce dont ils peuvent bénéficier en matière de logement, en matière de protection santé, en matière de remboursement ou en matière d’actions sociales ! C’est une question fondamentale de justice sociale et de démocratie. Nous ne pourrions nous réjouir d’éventuels effets d’annonce quant à l’action de la Ville en matière de RH si, dans les faits, les agents venaient à ne pas en bénéficier de leurs droits dans leur totalité, faute de connaissance.
Ensuite, vient le sujet du recrutement de nouveaux agents. Nous pensons que la Ville doit davantage épouser une logique du « aller vers ». Si la création du site « Travailler pour Paris » évoqué par ma camarade Raphaëlle Primet, l’existence d’un bureau de recrutement rue Lobeau, ou les candidats peuvent se présenter sans rendez-vous ne sont pas de mauvais dispositifs pour faciliter le recrutement, ils ne s’inscrivent qu’en partie dans cette logique. Nous pensons qu’il faut aller plus loin.
Mettons en place un forum des métiers de la Ville, allons planter des tentes et installer des stands dans les quartiers populaires de la Ville plutôt que dans les lieux de transit comme les gares, renforçons le tour des lycées et centres de formation afin de mieux faire connaître les métiers de la Ville et toutes les possibilités qu’offre Paris en matière de déroulement de carrière et d’évolution professionnelle.
En somme renforçons nos brigades de recrutement, donnons-leur les moyens de nos ambitions pour que les jeunes et les moins jeunes des quartiers populaires renouent avec les métiers de la fonction publique et qu’au bout, les usagers bénéficient du meilleur service public possible.
Je vous remercie