Chers élèves parisiens, membres de l’Assemblée citoyenne des enfants parisiens,
Antoine de Saint-Exupéry avait des mots justes : “nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants”.
Au Conseil de Paris, l’occasion nous est régulièrement donnée de donner de la place et du pouvoir aux jeunes générations. Aujourd’hui, c’est avec plaisir que nous accueillons les élèves de 4 collèges parisiens.
Le groupe communiste salue cet état d’esprit, qui apporte de la fraîcheur dans les décisions que nous prenons. Trop souvent, nous oublions l’incroyable lucidité dont les enfants peuvent faire preuve.
Vous êtes pourtant les citoyennes et citoyens de demain. Alors, même si vous n’avez pas encore le droit de vote, vous devez agir, penser, décider vous aussi de ce que doit être le monde. Votre monde.
Citoyennes et citoyens de demain, vous serez les premiers concernés par les décisions prises ici.
“Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants”.
Cette citation prend tout son sens quand on observe votre choix de travailler sur l’environnement. On le sait, votre génération paiera le prix fort les choix, ou plus souvent l’absence de choix, des générations qui vous précèdent. Vous le précisez vous-même dans votre voeu : votre génération est particulièrement concernée par l’urgence climatique. J’y vois une preuve que votre génération est également consciente : c’est une force à développer et à cultiver.
Bien évidemment, les communistes se reconnaissent particulièrement dans les mesures que vous proposez à travers votre voeu.
La journée annuelle de nettoyage de la nature en ville est un exercice de sensibilisation intéressant. J’y vois deux raisons majeures :
- informer une génération parisienne sur le respect et à la préservation de l’environnement.
- mais aussi, réfléchir à un argument essentiel : ce n’est pas à des enfants de nettoyer la Ville. Il faut donc que ces journées de nettoyage soient un message, adressé à toute la population, à toutes les générations.
Entre nous, vous auriez presque pu demander à ce que les exercices de sensibilisation s’adressent également aux adultes, qui en ont parfois plus besoin. Puisque, de toute évidence, ce ne sont pas les collégiens qui polluent le plus notre ville.
Votre proposition sur le réemploi et le recyclage est également importante et intelligente. C’est un problème très actuel : de plus en plus, on achète et on jette. Votre génération est particulièrement exposée aux modes, aux marques qui incitent à se débarrasser rapidement des objets, et à en racheter aussitôt. Il faut créer une autre culture. Tout d’abord en favorisant des produits qui durent longtemps. Mais vous avez raison : également en augmentant les produits qu’il est possible de recycler, ou de transmettre. Cela peut s’apprendre à l’école.
L’alimentation responsable, enfin. C’est un sujet difficile, qui subit énormément les effets du capitalisme et des entreprises de la distribution. Trop souvent, l’accès à une alimentation saine, de qualité et responsable est impossible, car pas assez rentable pour ces géants qui tiennent les supermarchés. Résultat : beaucoup de gens se privent, mangent moins, et de moins bonne qualité. Ce n’est pas un choix. Ou, plus exactement, ce n’est pas leur choix.
Cela a aussi un impact sur l’environnement, car la mauvaise qualité des aliments vient bien souvent des conditions désastreuses dans lesquelles ils sont produits.
Les leviers de la Ville de Paris sont faibles pour lutter contre cette machine infernale. Mais parfois, ce qui manque aux gens pour accéder à une alimentation responsable et de qualité, c’est l’accès à l’information. Où, quand et comment manger un produit pour qu’il soit bon pour nous, et bon pour la planète ? Cela n’a rien d’une évidence.
Et, sur ce point, la Ville de Paris peut en effet jouer un rôle important, et les communistes approuvent votre proposition de campagne de communication sur les réseaux sociaux.
Je pense que nous aurions tort de penser qu’il s’agit d’un vœu parmi d’autres.
Votre vœu est aussi un message d’une génération à une société qui, trop longtemps, a pensé qu’il n’était pas nécessaire de tenir compte des limites planétaires. Et qui, encore aujourd’hui, on le voit, met trop de temps à s’emparer du sujet.
C’est donc avec joie, et avec espoir, que nous accueillons vos propositions.
A votre échelle, enfants parisiens, vous tentez de faire des choix permettant d’agir. Bien sûr, ce ne sont pas ces propositions qui changeront toute notre société. Mais si les responsables politiques suivaient tous l’exemple que vous montrez aujourd’hui, il est certain que l’environnement irait bien mieux.
Je tiens donc à saluer le travail que vous avez effectué pour proposer ce vœu, que nous accueillons avec plaisir, et que le groupe communiste appelle bien évidemment à soutenir.