Je rejoindrai effectivement les propos de ma collègue Léa FILOCHE sur le vote dissocié qui a eu lieu sur le projet de délibération DSOL 77. Pour celles et ceux qui suivent notre Conseil, c’est un intitulé d’article, mais il faut rappeler que la réalité de ce contre quoi le groupe Changer Paris a voté, c’est la subvention à l’association qui s’occupe de gérer les centres sociaux dans les aires d’accueil des gens du voyage dans le bois de Boulogne et dans le bois de Vincennes.
Nous sommes assez étonnés de ce vote contre. Si on suit la logique, il faudrait que cette association, qui accompagne sur les questions de santé, sur la scolarisation des enfants, n’intervienne plus dans les aires d’accueil des gens du voyage, qui sont, je le rappelle, une prérogative légale de notre collectivité que nous mettons en place. Il faudrait donc qu’il n’y ait plus d’intervention pour accompagner les enfants vers la scolarisation ou accompagner les personnes, par exemple vers l’accès aux soins. Derrière chaque vote contre, il y a quand même une réalité, il y a des hommes et des femmes, ce n’est pas juste un intitulé ou un numéro d’article. Je pense qu’il est à chaque fois important de le rappeler.
Pour revenir à ce projet de délibération, c’est un projet de délibération annuel extrêmement important sur l’aide alimentaire. On le sait, on le constate, toutes les études qui sont faites le montrent, que ce soit par le "Secours Populaire", par la "F.A.S.", la "Fédération des acteurs de la solidarité", la précarité alimentaire est en hausse, le recours aux aides alimentaires est donc en augmentation, une augmentation quasi continue depuis ces cinq dernières années, avec des publics toujours plus variés et des publics toujours plus jeunes.
Avec le confinement, on a vu apparaître des travailleurs précaires, des personnes qui étaient auparavant en situation de précarité et qui sont tombées dans la pauvreté, mais ces aides alimentaires ont vu aussi la hausse de fréquentation de jeunes, de nombreux étudiants qui ne pouvaient plus subvenir à leurs besoins aussi primaires que celui de se nourrir. Il y a aussi de nombreuses familles et, d’ailleurs, il y a des distributions spécialisées pour les familles avec des aides particulières apportées aux tout-petits, aux bébés et à leurs parents.
Il y a aussi de nouveaux publics, et le projet de délibération en fait part, ce sont les jeunes qui sont en recours de minorité devant les tribunaux. Nous en avons souvent parlé dans ce Conseil, ils sont dans ce "no man’s land" administratif et n’ont ni le droit d’être traités comme des adultes ni le droit d’être traités comme des enfants. Bien souvent, ils n’ont donc droit à rien, ni à un hébergement digne, ni à l’aide alimentaire qui va avec.
Ces dispositifs, ces distributions sont extrêmement importants. Ils fonctionnent toute l’année mais, on le sait, la période estivale est aussi une période de vigilance extrême, parce que les bénévoles, comme chacun et chacune, aspirent à pouvoir réduire leur activité pendant cette période. Malheureusement, les besoins ne diminuent pas, et je pense que, avec l’épisode de canicule que nous sommes en train de traverser, on le voit bien, il doit y avoir une attention particulière aux publics en situation de rue et de très grande précarité pendant les grandes chaleurs. Oui, on meurt de froid l’hiver, mais on peut aussi mourir de chaud l’été, et il est nécessaire d’avoir une vigilance extrême, notamment sur l’accès à l’eau, à l’hygiène et à la nourriture.
Je sais, Mme la Maire, qu’il avait été fait l’année dernière un test "Nuit de la Solidarité estivale" pour mesurer ce qu’il se passe l’été. Nous mesurons ce qu’il se passe l’hiver, des plans Grand froid peuvent être déployés, mais, à l’aune de l’épisode que nous sommes en train de vivre et des épisodes futurs que nous pourrions vivre, peut-être l’État devrait-il aussi réfléchir à mettre en place des plans Grand chaud pour les épisodes caniculaires, pour procéder à des mises à l’abri en urgence pour se protéger des chaleurs extrêmes, comme nous appelons tout un chacun et chacune de le faire.
Je nous encourage donc bien sûr à voter sans distinction toutes ces subventions à toutes ces associations qui font un travail absolument indispensable.