Dans tous les rapports du GIEC, et en particulier dans le dernier, la rénovation du bâti fait partie des mesures en tête des actions à privilégier pour lutter contre le réchauffement climatique.
Par ailleurs, en ces temps de flambée des prix de l’énergie du fait de la dérégulation du secteur, et notamment de disparition imposée des tarifs régulés du gaz, la question de l’isolation du bâti est bien sûr d’une brulante actualité sociale.
Enfin, alors que les vagues de chaleur vont être plus fréquentes, la rénovation permet aussi d’améliorer l’habitabilité d’été, et c’est non négligeable.
Dans ce contexte, on ne peut que se féliciter de ce constat : entre le 3ème et le 4ème trimestre de 2022, le nombre de copropriétés qui s’engagent dans une initiative de rénovation a été multiplié par 4. On ne peut donc que se réjouir de l’efficacité du nouveau dispositif Eco-rénovons Paris+ qui nous offre une perspective encourageante en matière de rénovation énergétique.
Encourageante, mais pas encore heureuse. Et ceci, comme vous le savez, n’est pas dû à un manque d’investissement de la part de la Ville, qui investit plus qu’aucune autre en la matière et maintien de hauts objectifs, et ce, malgré l’inflation. En face, nous constatons encore et toujours un Etat défaillant en la matière.
Pour respecter la stratégie de la Cop 21, il faudrait rénover 40.000 logements par an à Paris. Nous en sommes à peine à 2.000 du fait de l’insuffisance des aides de l’État. L’inaction de la droite macroniste ou non est d’autant plus insupportable que cette rénovation créerait des emplois, diminuerait notre emprunte carbone et les factures d’énergie et améliorerait le confort tant d’été que d’hiver. L’austérité coute cher.
Et plus le temps passe, plus l’inaction de la politique macroniste - tant d’un point de vue financier que législatif - nous coûte. Elle ne nous coûte pas uniquement en matière d’investissement supplémentaire, mais elle creuse notre dette… écologique !
Cependant, nous nous félicitons que ces sollicitations explosent, nous poussant à recruter pour renforcer les équipes de l’Agence parisienne du climat et traiter les demandes. La preuve par l’exemple que l’investissement dans la bifurcation écologique et énergétique peut-être vertueuse tant sur le plan écologique que de la création d’emploi. Nous nous en félicitons d’autant plus que le groupe communiste, dans le cadre de la Mission d’information et d’évaluation « Paris à 50° C » avait demandé l’augmentation des dotations prévues pour l’APC afin d’augmenter ses effectifs. Car il est incontournable de toujours mettre les moyens financiers et humains en face des objectifs que nous nous donnons.
De surcroît, ce renforcement de l’APC, qui est d’ores et déjà capable d’offrir différentes expertises techniques comme juridiques, permet à la Ville de bénéficier d’un outil pilotable afin de mener à bien sa planification écologique.
Enfin, il y a un autre outil évoqué dans cette délibération qui vient s’ajouter à notre boîte outil, c’est le SLIME. Nous espérons vivement que son déploiement portera ses fruits afin de bien permettre à 1200 ménages de sortir de la précarité énergétique. Mais nous espérons également que celui-ci permettra, à l’instar de l’observatoire de la précarité énergétique, de mieux documenter et cartographier la précarité énergétique sur notre territoire. Car la compréhension du phénomène est essentielle pour nous permettre l’action.
Bien sûr, au final, en la matière comme en tant d’autres, nous ne pouvons que déplorer que notre ville, en palliant la défaillance de l’État sur le logement privé, lui permet de continuer son inaction coupable. Saluons donc l’investissement de notre majorité sur ce sujet si crucial.