Communistes Paris

Adaptons nos politiques publiques pour mieux accueillir les réfugiés climatiques

En plein déroulement de la COP 29 à Bakou, la Ville de Paris signe ce partenariat de recherche avec l’Organisation internationale pour les migrations et lui attribue une subvention de 150.000€ à cet effet. La migration climatique est un sujet qui est aujourd’hui encore trop mal documenté et de ce fait mal appréhendé par les administrations publiques.

Car d’ici 2050, 216 millions de personnes pourraient être amenées à quitter leur foyer.

En 2022, du fait des catastrophes climatiques, il y a eu 7.4 millions de déplacés internes en Afrique subsaharienne, en Asie c’est plus de 12 millions la même année dans le Sud et plus de 10 millions dans l’Est de la région Pacifique.

Selon une étude de Notre Dame Global Adaptation Initiative , 17 des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde sont situés en Afrique. 9 d’entre eux cumulent ces risques en étant les théâtres de conflits violents . Je pense notamment à la Somalie ou au Soudan.

Les migrations climatiques ont et auront chaque année qui passe, un peu plus d’impact sur nos politiques publiques et sur l’urbanisation.

Ce travail de recherche permettra donc d’appréhender cette question intelligemment à l’heure où une certaine droite de ce pays déshumanise toujours un peu plus la figure du migrant.

Grâce à ces travaux, nous pourrons nous prononcer sur la façon dont on devra adapter notre politique d’accueil, de logement, d’urbanisme, d’emploi ou encore de santé et c’est un sujet à l’heure où la droite, y compris à Paris, chante en chœur avec l’extrême droite sur la suppression de l’AME.

Cette même droite parisienne, prétendument républicaine, qui est prête à laisser mourir des migrants en mer, cette même droite parisienne qui attaque en justice Paris lorsqu’elle subventionne SOS Méditerranée pour sauver des gens d’une mort certaine.

Ce n’est pas notre conception de la solidarité internationale et de l’adaptation au changement climatique.

Le travail de l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) et de l’Observatoire Hugo est donc nécessaire pour estimer les tendances de mouvements vers Paris et pour délivrer des recommandations visant à mieux planifier nos politiques urbaines dans ce contexte.

Ce travail visant à appréhender les migrations climatiques infuse déjà certains de nos plans tels que la stratégie résilience et le plan climat 2024-2030, mais cette « montée en connaissance » doit continuer.

Par exemple, l’un des thèmes centraux de cette COP 29 c’est le nécessaire soutien des « Pays du Nord », ou pays riches, aux pays dits du Sud, ou « Pays pauvres ».

Mais il ne s’agit pas juste de les dédommager comme si un transfert financier pour l’adaptation permettait de résoudre le problème de l’assèchement des sols, de la raréfaction de l’eau ou de la pauvreté structurelle.

Il est impératif de changer les règles du jeu. Pour cela il faut construire un monde où l’on cesse avec l’échange inégal qui maintient les pays dits du Sud global dans la pauvreté, il faut rompre avec la consommation excessive qui caractérise nos économies. Il faut développer les transferts technologiques et la coopération technique, industrielle et scientifique.

Gageons que toutes les connaissances sur les migrations que nous accumulerons seront un atout pour toutes celles et ceux qui combattent le réchauffement climatique et ses conséquences.

En tant que collectivité, il faut que l’on s’interroge plus profondément sur notre action et notre levier, la commande publique, non seulement à l’aune du changement climatique mais également à l’aune de ce que produisent nos choix d’un point de vue social, dans notre pays, mais aussi dans les pays du Sud.

Car s’il est admis que le changement climatique aggrave les inégalités dans notre pays, il faut aussi l’appréhender à l’échelle globale.

Alors nous avons un devoir : inventer une politique inclusive et de justice sociale, pour toutes et tous, car l’épuisement accéléré des ressources - dû au changement climatique - est et sera un moteur pour le développement de régimes autoritaires… la déshumanisation des migrants dans laquelle la droite parisienne se vautre est déjà un premier marqueur de cette fuite en avant vers l’autoritarisme.

Jean-Philippe
GILLET

Élu du 19e arrondissement au conseil de Paris

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