La Ville de Paris s’engage là où l’État fait défaut.
La Ville de Paris s’engage pour que le moins de personnes possible dorment à la rue, pour que les familles, les femmes, les enfants puissent avoir un toit sur la tête, même si c’est dans des conditions qui peuvent parfois ne pas être les meilleures conditions du monde, mais qui seront toujours, toujours meilleures qu’un bout de carton sur un morceau de trottoir.
La Ville de Paris s’engage à hauteur de plus de 6 millions d’euros, là où l’Etat n’a de cesse de reculer, là où l’État est dans une doctrine qui veut chasser les personnes qui sont précaires, qui veut chasser les personnes qui sont dans des parcours de migration.
D’ailleurs, le Ministre de l’Intérieur, Bruno RETAILLEAU, ne se cache même plus de cette politique. Il ne se cache même plus et va même jusqu’à organiser des rafles le 18 juin. Quand même, des rafles le 18 juin, mais quel choc ! Nous, nous avons des valeurs républicaines et, pour nous, la date du 18 juin veut un peu dire quelque chose dans l’histoire de notre pays. Quand le Ministre de l’Intérieur choisit délibérément cette date pour organiser des rafles dans les gares, gares qui ont été des hauts lieux de la résistance cheminote, nous sommes donc profondément choqués.
Heureusement, il y a de la dignité dans la politique de la Ville de Paris, celle de faire de l’accueil, celle d’accueillir celles et ceux qui en ont le plus besoin et d’essayer de les accueillir dans les conditions les plus dignes possible, avec des sas familles, par exemple les sas portés par l’association "Alteralia", qui permet, dans le 9e arrondissement, de mettre une centaine de familles à l’abri. C’est une centaine d’enfants qui n’iront pas le cartable sur le dos à l’école après avoir passé la nuit dehors, et qui pourront aller poursuivre une scolarité et essayer de construire une vie meilleure en France après avoir passé la nuit dans des conditions dignes.
C’est aussi le centre du goût dans le 19e arrondissement à Goubet. D’ailleurs, il y a eu une très forte mobilisation des parents d’élèves dans le 19e arrondissement pour prendre en charge, pour mettre à l’abri les familles qui étaient en situation de rue. Grâce à ces mobilisations des militants, des parents d’élèves, cela permet d’ouvrir de nouveaux lieux, et cela nous oblige, nous, en tant que Ville, à prendre des responsabilités alors que c’est l’État qui devrait les prendre et qui devrait répondre à ces besoins.
Tout à l’heure, nous avons salué l’école de la deuxième chance qui était dans ces tribunes. Parmi elles et eux, il y avait une jeune femme, une jeune femme afghane qui a fui son pays depuis 2021. Un parcours de migration de plusieurs années pour une femme tout juste majeure. Elle a traversé des pays pendant des années, elle a traversé neuf pays à pied pour venir en France. Pourquoi ? Je lui ai demandé pourquoi elle avait choisi la France et, bien sûr, je lui ai souhaité la bienvenue et lui ai dit que j’espérais que notre pays lui avait réservé le meilleur des accueils. Elle a choisi la France parce que les valeurs de ce pays, parce que la France veut encore dire pour des personnes quelque chose des valeurs humanistes et d’humanité.
Nous, nous continuons de porter ces valeurs et nous continuons de les défendre haut et fort, malgré les politiques racistes et xénophobes qui sont menées au sommet de l’État. Je nous invite donc à soutenir ce projet de délibération parce que, là aussi, derrière ce projet de délibération, derrière chaque article, derrière chaque association, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui sont en situation de rue, qui sont en situation de précarité. Chaque vote contre ce projet de délibération sera un vote pour que des femmes, des enfants et des hommes restent à la rue et dorment dehors par temps de grand chaud comme par temps de grand froid. Je souhaite que chacun et chacune puisse voter en toute conscience et en toute responsabilité.