Madame la maire, mes chers collègues
Le réchauffement climatique est une réalité bien tangible. Il reste encore à droite ou dans les lobbys patronaux des gens pour en douter. Mais le consensus scientifique et l’expérience commune sont là : le réchauffement s’accélère comme ses conséquences :
- Les températures moyennes augmentent et les dix dernières années auront été les plus chaudes jamais enregistrées.
- les pics des chaleur sont de plus en plus fréquents
- des incendies géants ou des crues extraordinaires éclatent comme l’été dernier en Sicile, au Canada ou en Allemagne
Nous devons limiter ce réchauffement mais aussi construire la résilience de notre territoire.
Avant de détailler des points stratégiques, je voudrais revenir sur deux problèmes généraux.
Le premier concerne le système de production, c’est-à-dire le capitalisme. Car il faut nommer les problèmes. Le réchauffement est la conséquence de l’utilisation massive du pétrole et du charbon comme énergies peu chères, facilement disponibles et transportables. Mais aussi d’un système de production uniquement basé sur la rentabilité à court terme, privatisant les bénéfices et collectivisant le coût des pollutions. Ce réchauffement est la conséquence de cette nouvelle ère, le capitalocène, où l’action de l’homme transforme profondément l’environnement. Et si le capitalisme a une responsabilité écrasante, nous devons agir en ouvrant la perspective de sa sortie. Redisons-le. Le capitalisme vert est un leurre. Nous devons promouvoir l’action publique, les services publics, la planification écologique, qui permettent de sortir des logiques d’accumulation. Sachons donc éviter les partenariats publics-privés, les émissions obligataires dites vertes, la publicité et le sponsoring ...
Mon deuxième problème concerne le couplage entre social et écologie. La transition écologique est trop importante pour être faite contre les peuples. Nous devrons toujours veiller à produire des changements profonds et radicaux de nos modes de vie, tout en accompagnant socialement toutes les populations. Nous l’aborderons dans ce conseil pour la ZFE. C’est le cas aussi sur la réflexion que nous devons avoir sur une certaine densité qui doit permettre à tout un chacun de vivre aussi, et d’avoir un logement. Concilier transition écologique et inégalités sociales doit être un fil rouge de notre réflexion.
Vous l’aurez compris, nous abordons donc cette MIE avec de grands objectifs.
Mais être communiste, c’est viser l’idéal en partant du réel.
Bien sûr, nous parlerons d’urbanisme et de développement équilibré du territoire francilien. Mais aussi de rénovation énergétique des logements, entreprises et bâtiments publics. Nous devrons parler de la production d’îlots de fraicheur, d’espaces verts, de végétalisation des rues ou cours d’école.
Nous devrons aussi veiller à l’approvisionnement en eau de la capitale. Ce qui suppose un développement concerté avec tous les territoires concernés. Nous devrons aussi parler de baignade en eaux vives (comme sur le canal de l’Ourcq, et bientôt dans la Seine).
Nous devrons parler bien sûr des mobilités. En promouvant le développement des transports en commun, du vélo, ou des véhicules non thermiques. Mais aussi des aménagements urbains comme ces revêtements blancs qui, comme dans les rues et les toits de Los Angeles, peuvent faire baisser de 10°C la température au sol à certains endroits.
Nous devrons parler naturellement du développement des réseaux de froid. Nous apprécions le réseau de la ville avec Climespace fournissant en air frais de nombreux bâtiments grâce à un système vertueux écologiquement. Nous regrettons qu’il ne s’adresse qu’aux grands comptes et ne puisse concerner les bâtiments publics comme les écoles ou les EHPAD.
Sur la question du mix énergétique, nous plaidons pour un mix à 100% d’énergie décarbonée incluant le nucléaire (comme le recommande le GIEC d’ailleurs, ou le Shift project). Mais nous soutenons aussi le développement massif des énergies renouvelables, par exemple de chaleur urbaine ou de géothermie... Mais au-delà du mix, nous posons la question du modèle économique : dans le cadre du privé ou du public ? avec quels droits pour les salariéEs ? pour quels coûts pour les consommateurs, avec des tarifs régulés ? ces questions restent devant nous. Et nous plaidons pour un pôle public de l’énergie.
Enfin, permettez de finir par un petit mot sur la recherche. Notre MIE devra veiller à auditionner les scientifiques. Non pas, bien sûr, pour écrire la politique de demain. Mais pour nous apporter une expertise indispensable. Nous en avons besoin, non pas de façon dogmatique, en ne retenant que ce qui nous conforte, mais de façon dialectique, en comprenant les vérités et le doute scientifiques.
Bref, vous l’aurez compris, nous apprécions participerons bien volontiers à cette MIE avec la double volonté de contribuer et d’échanger.
Avec la volonté de promouvoir la ville de demain qui devra affronter les crises climatiques tout en permettant à tout un chacun, à toutes les classes sociales, et en particulier aux premiers de corvée, de vivre dans un environnement profondément transformé.