Le ministère a décidé de frapper fort avec la suppression de 1 117 postes sur toute la France. Et le coup est particulièrement rude à Paris. Sous prétexte de baisse démographique, il s’agirait de s’aligner sur les autres territoires, mais toujours vers le bas. Si nous n’agissons pas, la rentrée 2023 sera brutale : 187 postes supprimés dans le primaire, 182 dans le secondaire, 21 classes menacées de fermetures dans le 20e. Du jamais vu.
Une augmentation du nombre d’élèves par classe jusqu’à 27/28 élèves
Ces suppressions de postes d’enseignant·es sont insupportables en général car il faudrait structurellement baisser le nombre d’élèves par classe. Elles le sont d’autant plus cette année. La crise du Covid a laissé des traces profondes chez les élèves, exacerbant les difficultés scolaires et les décrochages, et nécessitant une présence accrue de professeur·es auprès des élèves. Nous savons que les conditions d’apprentissage sont nettement favorisées par la diminution du nombre d’élèves par classe, et que la France est en queue de peloton en Europe sur le sujet. Ces fermetures massives vont aggraver la situation. De nombreuses classes, notamment en maternelle, se retrouveraient à 27,28 élèves, bien loin des promesses d’Emmanuel Macron de plafonner à 24 le nombre d’élèves par classe.
Une dégradation des conditions de travail
Ces fermetures vont dégrader encore un peu plus des conditions de travail déjà difficiles, alors que le rectorat peine à recruter de nouveaux enseignant·es, recourant aux « job-dating ». Paris est déjà l’académie la plus ségrégée de France, largement du fait de la présence massive d’établissements privés. Lutter pour la mixité sociale, supposerait d’investir dans le public et dans les postes. A rebours des faveurs faites au privé, comme l’a révélé l’enquête récente sur les dotations des lycées généraux.
Il s’agit de préserver les écoles des quartiers les plus populaires de Paris mais ce sont les arrondissements du Nord Est parisiens qui sont les plus touchés par ces menaces de fermeture. C’est par exemple le cas de l’école Pierre Foncin, dans le quartier des Fougères, qui risque de perdre une classe alors qu’un élève sur trois est issu d’une famille au plus bas quotient familial et que de nombreux élèves sont issus de l’aide sociale à l’enfance.
Une goutte d’eau qui fait déborder la colère
En plus des fermetures de classe, la région Île-de-France a décidé autoritairement de fermer 7 sites de lycées essentiellement professionnels à Paris, affaiblissant les formations publiques et fragilisant les élèves de ces filières.
Ces nouvelles fermetures pour la rentrée 2023 sont la goutte d’eau qui fait déborder la colère. Nous demandons l’annulation des fermetures de classes !
Monsieur Ndiaye, vous devez annuler les suppressions de postes dans l’éducation nationale. La baisse de la démographie doit être saisie comme une opportunité pour baisser structurellement le nombre d’élèves par classe. L’État devrait à l’inverse recruter des enseignant.es supplémentaires pour couvrir les besoins en remplacements, maîtres spécialisés et réseaux Rased. Pour répondre aux fragilités de l’éducation nationale et aux dégâts du Covid, renforcer le service public par plus de présence humaine est une urgence.
Dans le 20e arrondissement, 21 classes sont menacées de fermeture. Mais il y a de l’espoir : la mobilisation des parents, des enseignants et des élu.es a déjà permis de sauver 4 classes dans les écoles Tourtilles, Bretonneau, Riblette et Fontarabie. La mobilisation doit se poursuivre pour continuer à faire reculer le gouvernement.
Et pour y participer, vous pouvez commencer par signer la pétition touchepasamaclasse.fr