Madame la Maire. Chers collègues,
Le dispositif "Territoires zéro chômeur" permet d’offrir à des chômeurs de longue durée une possibilité de réinsertion par la proposition d’un CDI. Pour ce faire, on utilise l’ensemble des sommes mobilisées pour indemniser, soutenir ou prendre en charge la privation d’emploi de longue durée ; le transfert de ces sommes n’engendre donc aucune dépense sociale supplémentaire.
C’est à partir des aspirations et des compétences de ces personnes privées d’emploi que les E.B.E., les entreprises à but d’emploi, développent sur le territoire des activités visant à satisfaire des besoins non couverts par le secteur public ou le secteur privé. L’apport social est donc très intéressant pour toute la collectivité.
Entre 800 et 1.000 personnes ont trouvé un emploi sur les dix territoires concernés par l’expérimentation et ce bilan a conduit à l’élaboration, et l’examen d’ailleurs en septembre dernier, d’un projet de loi relatif au prolongement de cette expérimentation et à son extension à 50 territoires supplémentaires.
La Ville de Paris, avec le succès de l’expérimentation de ce dispositif dans le 13e arrondissement, souhaite alors étendre l’expérimentation aux 18e, 19e et 20e arrondissements. Vous le savez, ces arrondissements connaissent un taux de chômage particulièrement élevé et la situation sanitaire ne va sans doute pas arranger les choses. Alors, plus que jamais, ce dispositif apparaît comme une voie pour permettre l’insertion professionnelle de personnes dont la privation d’emploi les éloigne également beaucoup trop souvent d’une insertion positive dans la vie sociale.
Loin des logiques stigmatisantes, humiliantes et punitives bien trop souvent proposées comme des solutions à l’absence d’emploi, loin de traiter les bénéficiaires du dispositif comme des indigents ou des indolents, il s’agit au contraire ici de structurer l’accompagnement autour des capacités et des inclinaisons des personnes. C’est pour cela que ce dispositif s’intéresse essentiellement à l’humain, ce qui est une démarche saine et vertueuse. Elle est saine et vertueuse aussi parce qu’elle permet aux personnes sans emploi depuis un temps considérable de se former et de retrouver confiance en elles.
Ainsi, non seulement les formations effectuées permettront de pourvoir à des embauches mais aussi de valoriser des personnes, de participer à leur émancipation, de contribuer à leur bien-être psychique qui est si mis à mal par la privation prolongée d’emploi. Donc le bilan humain à ce titre est remarquable.
Les bénéfices de ce dispositif sont également positifs. Je tiens à rappeler que les activités proposées visent à satisfaire des besoins non couverts par le secteur public et privé. D’ailleurs il me semble important de préciser, surtout dans ce contexte, que les E.B.E. proposent majoritairement des formations pour des actions à visée sociale, des actions de solidarité avec des personnes âgées et isolées.
Notre groupe soutient l’idée de transformer les besoins sociaux non satisfaits en emplois pérennes ancrés sur le territoire et permettant ainsi de le redynamiser. Nous soutenons ces démarches éminemment humaines et bénéfiques pour toute la collectivité.