Madame la Maire, chers collègues, nous voterons bien évidemment pour ce projet de délibération qui vient soutenir des associations qui ont su agir rapidement et répondre à l’urgence sociale pendant toute cette période particulière que nous venons de vivre. Ces associations remplissent pour la plupart depuis de nombreuses années un rôle essentiel en matière d’aide alimentaire en direction des Parisiennes et des Parisiens les plus fragiles. La période de confinement et ses conséquences - fermeture des marchés, augmentation des coûts de livraison, réduction du périmètre d’approvisionnement, arrêt de la restauration scolaire et universitaire, hausse des prix - ont eu des conséquences dramatiques, notamment dans nos quartiers populaires. Des Parisiennes et des Parisiens ont eu faim.
Nous tenions donc à saluer et remercier avec force l’ensemble des salariés et bénévoles associatifs engagés de longue date, ainsi que les nouveaux volontaires, nombreux, qui ont permis de renforcer en urgence, en plein confinement, les dispositifs d’aide alimentaire à Paris dans des conditions difficiles. Nous tenons également à saluer l’engagement des travailleurs et travailleuses sociaux de la Ville de Paris, premiers de "corvée" qui ont assuré dans l’ombre la continuité indispensable du service public. Ils ont réalisé de nombreuses aides financières d’urgence, permettant de faire quelques courses à un moment où les fins du mois arrivaient de plus en plus tôt.
Nous actons également positivement le travail mené par la Ville de Paris en partenariat avec la C.A.F. pour permettre le versement en urgence d’une allocation complémentaire pour les familles bénéficiant actuellement des tarifs les plus bas de cantine, et ce, dès le mois d’avril, alors que l’aide de l’Etat versée par la C.A.F. n’est arrivée que mi-mai et était en deçà des demandes des associations.
Si le confinement est terminé, la crise sociale n’a pas disparu. Salariés en CDD non renouvelés, intérimaires, étudiants, nombreux sont celles et ceux qui n’ont pas repris une activité normale et n’ont pas retrouvé le pouvoir d’achat dont ils disposaient avant le confinement, les faisant parfois basculer de la précarité à la pauvreté. Nous n’évoquerons pas les nombreuses travailleuses et travailleurs non déclarés qui ont perdu leurs sources de revenus et ne bénéficient pas des dispositifs de chômage partiel. Pour nombre de Parisiennes et de Parisiens, la précarité alimentaire ne s’est pas arrêtée à la levée du confinement et ne risque pas de s’arrêter. Tous les indicateurs sociaux sont au rouge. Les demandes de R.S.A. ont explosé. Dans son dernier rapport, Oxfam dénonce le virus de la faim. A l’échelle de la planète, 305 millions d’emplois à temps plein ont été détruits par la pandémie.
La mobilisation de la Ville de Paris et le soutien apporté aux associations et à leurs bénévoles vont devoir se poursuivre dans les mois qui viennent afin de continuer à lutter contre la précarité alimentaire, en multipliant les types de réponses : paniers repas, colis alimentaires, paniers de fruits et légumes, restauration assise, car chaque famille a des besoins différents.
Je vous remercie.