Merci, Madame la Maire, mes chers collègues.
Il y a encore des projets de délibération qui tissent la solidarité au plus près de la réalité ; le projet de délibération dont nous parlons en fait partie. La précarité étudiante est un réel enjeu, elle l’est depuis de nombreuses années et nous en avons régulièrement débattu dans cette Assemblée, en sachant que la précarité étudiante s’est malheureusement renforcée avec la crise du Covid.
Près d’un étudiant sur deux ne mange pas à sa faim, près d’un étudiant sur deux renonce à se soigner et près d’un étudiant sur deux - à chaque fois, c’est 48 ou 53, donc j’arrondis - est obligé de se salarier. C’est un ordre de grandeur qui doit nous inquiéter. Et ces étudiants qui se salarient, et que je fréquente régulièrement, ce sont ceux qui échouent le plus, puisque près d’un étudiant sur deux qui travaille est en échec scolaire.
Cette précarité s’est accentuée ces dernières années sous la mandature MACRON. Je le rappelle quand même, augmentation des frais d’inscription, augmentation des loyers des cités universitaires, augmentation des prix des restaurants universitaires, diminution des A.P.L., création d’une nouvelle taxe, la C.V.E.C. Certes, de manière exceptionnelle, Jean CASTEX annonce des repas à un euro dans les C.R.O.U.S. Je ne serai pas chafouin en signalant qu’à Paris les tarifs les plus bas sont à 13 centimes, car, de toute façon, le compte n’y est pas. La politique de droite nuit gravement à la vie des étudiantes et des étudiants.
La précarité étudiante est inacceptable, évidemment, pour les militants de l’égalité que nous sommes. Mais cette précarité étudiante est aussi inacceptable quand on réalise qu’elle gâche les études de nombreux étudiants et donc l’effort collectif pour démocratiser l’enseignement supérieur. Elle est aussi inacceptable quand on pense à la menace qu’elle fait peser sur les futures trajectoires de vie de tous ces individus. C’est donc un enjeu tant éducatif que social et émancipateur.
Nous savons que notre majorité est pleinement engagée sur cet enjeu, et depuis de nombreuses années. Ce projet de délibération est le dernier épisode d’une longue série. Le dispositif qui nous est proposé vise à remplacer et, surtout, à multiplier le dispositif d’aide à l’installation des étudiants, une somme forfaitaire qui permet d’acheter du mobilier ou du matériel, notamment informatique. Cette somme est un réel coup de pouce à l’installation de nos jeunes. En élargissant le périmètre de l’aide à l’installation au-delà des seuls étudiants boursiers et en montant en charge le dispositif, qui passe désormais à 5,5 millions au total, ce projet de délibération est vraiment ambitieux.
Je pense que nous pouvons non seulement nous féliciter de cette action de la Ville, mais aussi féliciter Marie- Christine LEMARDELEY pour son action au long cours. Nous avions déjà travaillé avec vous, chère Marie-Christine, afin de consolider le périmètre de l’ancienne A.I.L.E. que ce dispositif vient remplacer. J’ai pu constater votre plein et entier engagement sur le sujet de la précarité étudiante. Évidemment, votre connaissance du milieu universitaire est lié à votre sensibilité sur le sujet, mais ce n’est pas tout, tous les universitaires ne joignent pas autant le geste à la parole. Je fuis méthodiquement la personnalisation de la politique, mais permettez-moi de saluer votre engagement en la matière.
Enfin, puisque j’ai encore un peu la parole et que j’en suis à saluer l’action de la Mairie en matière de recherche et d’enseignement supérieur, permettez-moi aussi de saluer le projet de délibération DAE 109 sur le soutien à la diffusion de la culture scientifique. Je sais là aussi que vous avez été constamment engagée sur le sujet, et les subventions de ce cru 2020 montrent la diversité, la richesse et le foisonnement de la vulgarisation scientifique dans notre ville. Je vous remercie.