Maroc Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, la Ville de Marrakech a été frappée par un séisme d’une magnitude de 6,9 sur l’échelle de Richter : le plus puissant jamais enregistré dans le pays. Les logements entiers se sont effondrés sur les habitant.es. Le dernier bilan publié par le ministère de l’Intérieur marocain fait état de 2 497 morts et 2 476 blessés. Les recherches se multiplient, pour retrouver des survivants, et, fatalement, sortir les corps des décombres.
Au sud de Marrakech, (la région proche de l’épicentre du séisme), la région d’Amizmiz concentre plus de la moitié du total des victimes. Les constructions se sont quasiment toutes effondrées, le temps presse et les habitants manquent de tout…
Face à cette situation tragique, toute aide n’est apparemment pas « bienvenue » pour le roi du Maroc Mohammed VI. Des équipes de secours spécialisées sont restées bloquées dans les aéroports, alors que les premières heures sont cruciales pour espérer sortir des survivants des décombres.
Quarante-huit heures après le séisme, dans des dizaines de villages enclavés, les rescapés restent sans aide médicale, sans eau, sans électricité, sans abri, au milieu des ruines et des morts.
Cette situation fait tristement échos au terrible tremblement de terre survenu dans la région du Rif au nord du Maroc il y a 20 ans. Malgré la cruauté de la situation, aucun convoi d’aide n’avait pu passer avant l’arrivée roi, dont la compassion mise en scène pour les caméras ne devait être précédée d’aucun geste de solidarité.
Cette paralysie semble se répéter aujourd’hui : les offres d’assistance étrangères ont été balayées, au nom d’intrigues politico-diplomatiques, dans l’incompréhension totale des victimes endeuillées et meurtries. Notre groupe dénonce le fait que la gestion de cette catastrophe devienne un enjeu politique, et salue la décision de la Ville de Paris d’apporter une aide au Maroc via l’association internationale des maires francophones.
Les retours des ONG révèlent que les premiers besoins sont de reconstruire les maisons. La plupart des victimes vivaient dans des villages reculés, détruits à 80 %. Ils ont besoin d’infrastructures pérennes et craignent les températures de l’hiver. Il s’agit surtout de familles d’agriculteurs qui vivaient du bétail et du maraîchage ; elles ont perdu toutes ces ressources et vont avoir besoin d’aide pour les reconstituer, reconstruire les systèmes d’irrigation… Nécessaire pour regagner leur autonomie.
Il y a urgence à agir… et l’aide apportée, d’où qu’elle vienne, doit s’inscrire dans du long terme pour permettre à toutes les victimes marocaines de retrouver des conditions de vies dignes.
Libye La situation en Lybie mérite également toute notre attention. Le dimanche 10 septembre, la région nord est de la Libye a été frappée par la tempête Daniel provoquant des inondations dévastatrices balayant des villes entières. Le bilan provisoire dressé par L’Organisation Mondiale de la Santé est effroyable : plus de 4 000 morts et 10 000 personnes portées disparues.
De nombreuses villes côtières ont été inondées, telles que Benghazi (la deuxième plus grande commune de Libye), Shahat, Souss, et tant d’autres villes dévastées par les coulées de boues ravageant les immeubles et les routes.
En face de la Crète grecque, la ville côtière de Derna (environ 100 000 habitants) a été l’une des plus touchées par la tempête. Un quart de sa zone urbaine aurait été rasé par la montée des eaux qui a atteint les trois mètres.
Plusieurs villes de la côte ont été déclarées zones sinistrées par le gouvernement, qui a également annoncé trois jours de deuil national, tout en appelant à l’aide de la communauté internationale. Notre groupe salue l’aide d’urgence apportée par la Ville à destination des victimes : distribution d’eau, aide alimentaire, kits d’hygiène. L’association ACTED prévoit également de mettre en place un soutien psychosocial, notamment à destination des enfants. Grace à cette ONG, le soutien de la Ville pourra s’inscrire dans la durée et participer à la reconstruction des quartiers entiers qui ont été ravagés par l’inondation.
Malgré la crise politique, la Libye qui ne connaissant toujours pas de gouvernement d’unité nationale, les deux dirigeants se sont mobilisés et travaillent de concert pour faire face à cette catastrophe naturelle. Ils auront très vite à répondre à la colère du peuple libyen qui point la vétusté des infrastructures. La rupture des 2 barrages situés en amont de Derna ont largement aggravé les ravages causés par la tempête (occasionnant plus de 30 000 déplacés, pour une ville de 100 000 habitant.es.) Aucune maintenance sérieuse n’aurait été effectuée depuis des années.
Rapidement, les Nations Unies ont envoyé leur force dans l’est de la Libye. La France, comme d’autres pays, a apporté son soutien en envoyant notamment un hôpital de campagne avec une cinquantaine de personnels civils et militaires qui devraient porter secours à 500 personnes par jour.
Permettez-moi, tout de même, de souligner qu’après la côte grecque, il y avait de fortes probabilités pour que la Libye soit la cible de cette tempête allait indéniablement frapper la Libye. Aucun plan d’évacuation n’a été mis en place, livrant le peuple libyen à lui-même. Si la tempête n’aurait pu être évitée, un plan d’évacuation aurait pu être mis ne place, et c’est le rôle de toute la communauté internationale qui s’indigne aujourd’hui, de faire preuve de solidarité en amont, et d’aider pour prévenir les catastrophes naturelles qui surgissent partout dans le monde.