La Ville de Paris pilote avec Pole Emploi un appel à Projet « Service public de l’insertion et de l’emploi » pour accompagner les publics éloignés - et même souvent très éloignés de l’emploi- afin qu’il retrouve une activité professionnelle. Il s’agit-là de créer les conditions pour un retour à emploi durable, en proposant notamment des formations adaptées, respectueuses des droits et de la dignité des personnes.
Nous, à Paris, nous faisons donc ce choix fort de soutenir les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle (ici 15 associations) pour soutenir le retour à l’emploi sans JAMAIS stigmatiser.
Et nous avons d’autant plus de raison d’être fières de ce choix que le gouvernement s’engage encore davantage sur le chemin inverse en lançant son expérimentation de conditionnement du RSA à la réalisation de 15 à 20 heures d’activité par semaine. Autrement dit, ce gouvernement est donc en train d’opérer un glissement du droit à l’emploi vers une obligation de travailler, et c’est gravissime.
Permettez-moi alors d’exprimer mon ras-le-bol face à cette attitude complètement hors sol d’un gouvernement
- qui ne connait rien à la réalité de la vie des gens,
- qui ne connait rien des difficultés du quotidien et des accidents de la vie,
- qui n’a que le mépris à la bouche en réponse aux besoins de solidarité,
- et qui nous pond des dispositifs idiots pour faire des coups de comm immondes. Parce que :
- NON, on n’est pas au RSA pour profiter de quoi que ce soit,
- NON on n’est pas coupable d’être pauvres,
- NON on n’a pas besoin de « mériter » la solidarité par le travail forcé.
Quand on voit l’investissement, le travail remarquable mené par les structures d’insertion auprès des personnes éloignées de l’emploi pour leur redonner confiance en elles, pour les aider à se remettre sur le chemin de l’emploi en leur donnant l’opportunité de resocialiser, à un rythme adapté... Hé bien c’est vraiment ne strictement rien comprendre à l’insertion et à la solidarité que de mettre en place ce type de dispositif qui empeste le mépris de classe. Et qu’on ne nous parle pas du pseudo coût de cette solidarité. Le RSA constitue un socle de revenus pour 1,8 million de foyers, soit près de 4 millions de personnes avec les conjoints et enfants, pour une dépense publique de 15 milliards d’euros (prime d’activité et accompagnement compris). C’est l’un des dispositifs d’aide publique parmi les moins coûteux par rapport à son rayonnement social. Mais voilà, pour stigmatiser les bénéficiaires du RSA en conditionnant leurs aides, là il y a du monde au gouvernement, mais lorsqu’il s’agit de rétablir l’ISF ou de conditionner les 156 milliards d’aides publiques aux entreprises – aujourd’hui offerts sans contreparties, alors là il n’y a plus personne ! Et les salariés de chez Clestra en savent quelque chose... Après avoir touché plus de 5 millions d’euros d’aides publiques, le groupe entend délocaliser la production et laisser plus d’une centaine de salariés sur le carreau.
- A-t-on entendu le gouvernement demander le remboursement des aides ?
- Pourtant, qui sont les vrais profiteurs d’argent public ici ??
Il serait donc temps d’agir véritablement pour le bien commun en créant des emplois décents et de proximité pour toutes et tous, pour permettre aux gens de pouvoir vivre dignement de leur travail. Et en attendant que le gouvernement se mette enfin à bosser pour l’intérêt général, nous, à Paris, nous votons pour des politiques d’insertion, car nous pensons que c’est par l’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi qu’elles pourront sortir de la précarité et retrouver un équilibre.
C’est comme cela que l’on pourra lutter contre la pauvreté.
Je vous remercie