Merci, Madame la Maire.
Dans ce débat d’orientations budgétaires, s’il y a une image que je retiendrai de l’année que l’on vient de vivre, avec les différents chocs que l’on a eus, que ce soit la crise sanitaire, les attentats, la crise économique, ce sont toutes ces soirées à 20 heures, où les Parisiens ont applaudi inlassablement les infirmières, les médecins, tous ces fonctionnaires. Je retiendrai, sur les poubelles de notre ville, des dessins d’enfants, qui soutenaient ses fonctionnaires. Je dis cela, Madame la Maire, car dans ce débat, évidemment nous devons tirer les enseignements de la crise que nous avons vécue, nous projeter dans l’avenir, mais face à tous ces chocs, il y a un pilier, un pilier solide, un pilier sur lequel nous devons nous appuyer, c’est le service public, ce sont les fonctionnaires.
Autre message que je voudrais retenir de cette année, c’est un chiffre, ces 34 milliards versés aux actionnaires des grandes entreprises bénéficiant de dispositifs publics depuis le début de la pandémie. Est-ce que c’est acceptable ? Au moment où nous parlons, des commerces ont fermé, des entreprises licencient, des grandes entreprises comme le Printemps, les Galeries Lafayette ont annoncé des plans de licenciement, le nombre des personnes à la rue augmente, encore ce matin nous apprenions 300.000 S.D.F. en France. Est-il acceptable que 34 milliards soient versés à des actionnaires ?
Voilà la question clé de ces débats d’orientations budgétaires, Madame la Maire, c’est comment nous devons changer de paradigme. Pour changer de paradigme, ce que nous proposons, pour faire face à l’urgence environnementale, au problème économique, à la montée de la précarité, Madame la Maire, c’est de renforcer le service public, c’est de renforcer la maîtrise publique, c’est de renforcer l’action publique dans l’ensemble de nos secteurs et de nos politiques, des services publics locaux développés sur l’ensemble de nos territoires.
Ce que nous regardons de près, c’est aussi la création d’emplois publics sur l’ensemble des secteurs en tension. Je pense notamment à la santé. Nous avons nous-mêmes une direction de la Santé qui travaille, et nous avons besoin aussi, la crise l’a montré, au-delà de personnels médicaux dans les hôpitaux, d’une vraie politique publique de santé avec de la prévention, avec des tests. Cela a été dit. D’ailleurs, nous proposons, le groupe Communiste, de créer, dans cette mandature, des centres municipaux de santé, qu’il faudra accompagner d’emplois.
Nous pensons évidemment à différents secteurs : l’éducation, cela a été rappelé tout à l’heure avec l’hommage à Samuel Paty, avec le besoin de renforcer ce secteur, la prévention spécialisée, nos animateurs qui interviennent dans les écoles. Nous avons parlé du dédoublement des classes nécessaires à l’école.
Ce que nous proposons, le groupe Communiste, c’est vraiment marquer ce début de mandature par un renforcement du service public, qui est le pilier essentiel et qui est un sujet que beaucoup de Parisiens attendent.
Je voudrais enfin dire, Madame la Maire, vous l’avez évoqué très bien, que pour relancer l’économie de notre pays, il va falloir investir. Nous pensons, et nous l’avons vu à travers des crises précédentes, notamment en 29, que la relance économique repose sur la commande publique et sur l’investissement. Nous devons ne pas être défaillants dans ce secteur. Je crois que les chiffres que vous annoncez, dans cette première année de mandature, sur l’investissement, sont un signal très important.
Je pense notamment, Madame la Maire, au compte foncier, compte foncier qui nous permet de continuer à produire du logement social, mais aussi à construire des équipements publics dont nous avons besoin. Je voudrais enfin vous dire que ce changement de système nous impose de continuer la bataille auprès du Gouvernement sur la question de la fiscalité, pour aller vers plus d’autonomie et pour aller vers la répartition des richesses.
Je voudrais vous dire, Madame la Maire, que nous avons déposé un voeu. Je crois que l’Exécutif y répondra à sa manière favorablement, qui demande des nouvelles marges de manœuvre, des nouvelles recettes dynamiques afin de créer des leviers financiers efficaces pour un investissement public, notamment un amendement que nous proposons sur les D.M.T.O. sur les immeubles de luxe, une taxe sur les logements et les bureaux vacants que nous proposons chaque année - nous souhaiterons être entendus par l’Assemblée Nationale et le Sénat sur ce sujet -, la demande de remboursement des frais engagés dans le cadre de la crise sanitaire.
Enfin, ma collègue Camille NAGET interviendra sur la question du R.S.A. Madame la Maire, les deux axes du groupe Communiste sont clairs : renforcer le service public et une nouvelle réforme de la fiscalité.
Je vous remercie.