Merci, Madame la Maire.
Chers collègues,
La jeunesse est plurielle, les jeunes ne sont pas tous les mêmes. Leurs histoires, leurs parcours, leurs situations sont toutes singulières. Il y a celle qui est en apprentissage dans le cadre de ses études universitaires, celui qui est en service civique volontaire, celle qui est en rupture de liens familiaux et qui cumule les aides au logement et les petits boulots pour survivre. Il y a aussi celui qui est logé et nourri chez ou par ses parents. Bref, il y a de grandes disparités.
La précarité, c’est quand même quelque chose que les jeunes ont bien trop souvent en commun. La crise n’a
rien arrangé à cela. En 2016, entre les rémunérations du travail, les bourses d’étude ou les aides au logement, le revenu moyen des étudiantes et des étudiants s’élevait à 837 euros. C’est un montant qui est situé sous le seuil de pauvreté. Avec la crise, il y a de plus en plus de difficultés parce qu’elle a donné lieu à l’arrêt de la restauration universitaire, mais aussi à de nombreux emplois notamment en temps partiel, à l’absence de jobs d’été ou même de stages rémunérés.
La crise a encore renforcé la situation de précarité que connaissent beaucoup trop et trop souvent de nombreux jeunes. Cette précarité est un frein majeur à l’émancipation des jeunes et à leur insertion sociale et professionnelle.
Pour s’émanciper, pour faire des rencontres passionnantes qui vont enrichir, pour se constituer ce C.V. informel qui est si important dans la vie professionnelle, pour trouver de l’inspiration, de l’énergie pour se construire et même tout simplement pour se sentir bien, il est indispensable d’avoir des activités sportives et culturelles. Mais la précarité économique, le manque d’argent, conduit bien trop souvent les précaires à sacrifier tout cela.
Dans une étude récente de l’I.N.J.E.P., le coût de l’activité artistique est cité comme le principal frein à l’accès à ce type d’activité pour 50 % des jeunes. Et depuis la réforme tarifaire de 2012 et la suppression des tarifs préférentiels pour les étudiantes et les étudiants boursiers et non boursiers, la fréquentation des centres "Paris Anim’" par les jeunes de 18 à 25 ans a baissé de 3 %.
Les centres "Paris Anim’" sont des structures socioculturelles de proximité. Ils fonctionnent de concert avec les associations, les équipements publics et les services locaux pour être de véritables relais de la Ville auprès des jeunes Parisiennes et des jeunes Parisiens. Les activités proposées par ces centres font aujourd’hui l’objet d’une tarification en fonction du quotient familial. Mais la diversité de parcours de vie des jeunes, parfois hors de la cellule familiale, impose de sortir de cette référence. Il faut faire davantage correspondre le tarif à leur niveau de vie réel.
C’est pour cela que nous proposons que soit mis en place un tarif spécifique pour les jeunes usagères et les jeunes usagers des centres "Paris Anim’", les étudiantes et étudiants, les apprentis, les volontaires du service civique et les bénéficiaires de la Garantie jeunes, et que ce tarif unique soit indépendant du revenu des parents. Nous demandons alors que cette tarification applique les tarifs correspondant à la tranche 2 du quotient familial si le jeune ne relève pas déjà de la tranche 1.
Je vous remercie.