Nous l’avions déjà dit lors du précédent mandat, nous considérons que les éco-organismes ne représentent pas la solution concernant la revalorisation des déchets et surtout la réduction de ceux-ci. Au contraire, même, ils font partie du problème.
N’oublions pas que les industriels capitalistes sont à l’origine de cette pollution et cette massification des déchets que nous combattons. Ce sont eux qui, guidés par le profit, ont plus intérêt à mettre sur le marché des produits moins durables et ainsi assurer la pérennité de l’acte de consommation en abondant encore et toujours le marché de produits rapidement obsolètes. Sans lourde contrainte et sans un cadre politique en faveur du réemploi, nous ne construirons pas un rapport plus sain aux ressources et au monde.
Dans un tel cadre, celui de monopole ou quasi-monopole pour tous les éco-organismes, sociétés de droit privé, représentant le regroupement de certains des plus gros pollueurs de la planète soumis à des contraintes peu dissuasives en cas de non-atteinte des objectifs de recyclabilité et réduction des déchets. Objectifs définis dans le cadre d’un cahier des charges dont les industriels participent activement à la constitution... La charge qui pèse sur leurs épaules ne semble dès lors pas plus lourde que celle d’une plume et le conflit d’intérêt semble évident.
Vous comprendrez notre scepticisme quand il s’agit de laisser les clés du camion en matière de « transition écologique » aux producteurs comme Samsung, Philips ou aux distributeurs comme Auchan et Carrefour dans le cas d’Ecosystem.
Nous sommes convaincus que l’issue à la crise écologique dans le cadre du capitalisme est une chimère. La clé se trouve dans les politiques publiques permettant une planification de long terme, loin des objectifs de profit des industriels.
Nous considérons qu’il est vital de changer de système et de repenser intelligemment la mise en pratique de la responsabilité élargie du producteur, en demandant par exemple et à minima aux industriels qui se voient confiés une mission d’intérêt général de ne plus prendre part au pilotage de ces éco-organismes mais de simplement verser une éco-contribution sur la base de critères objectifs établis par des organismes publics spécialisés.
Ou encore, dans le cadre de la définition du cahier des charges des éco-organismes que j’évoquais précédemment, de faire en sorte que ces mêmes éco-organismes ne siègent plus dans le comité qui fixe le cahier des charges, où que leur rôle ne soit cantonné qu’à un rôle consultatif. Car le cadre de la mission d’intérêt général qui est confiée aux industriels derrière les éco-organismes ne peut décemment pas être fixé par les industriels eux-mêmes.
C’est pourquoi nous nous abstiendrons et pourquoi nous vous invitons tous, à réfléchir, à défendre et plaider pour une alternative publique aux éco-organismes et à une meilleure application de la responsabilité élargie des producteurs.