Monsieur le Maire, Monsieur l’adjoint à la Maire, cher Pierre RABADAN,
Je souhaiterais intervenir sur le projet de délibération DJS 143 relatif au dispositif "Paris Sportives", et sur la communication "Paris inclusive" et enfin présenter le voeu que j’ai rattaché à ces deux sujets, qui est un vœu d’actualité sur le soutien aux clubs sportifs à Paris. Je voudrais dire toute notre satisfaction et notre soutien à cette volonté de tendre vers l’égalité dans la pratique des activités physiques et sportives, à tous les niveaux.
D’abord, l’égalité entre les femmes et les hommes. On sait que la domination masculine est très présente au sein du sport, et que nous avons encore des bastions à gagner pour les femmes. Je pense à certains sports qui ont d’ailleurs été médiatisés comme le rugby que vous connaissez bien, comme le football ou d’autres sports où nous avons besoin de regagner le terrain pour les femmes et cette bataille, c’est d’abord une bataille de créneaux, créneaux dans nos installations sportives, que ce soit dans les gymnases ou sur les terrains. Nous aurons prochainement le renouvellement des conventions d’occupation dans les installations sportives, nous devrons être très attentifs à la place des femmes.
Je voudrais dire aussi que la capacité d’accueil dans nos installations et la forme d’accueil doivent être bienveillantes pour les femmes. Nous allons prochainement célébrer la "Journée des violences faites aux femmes" et malheureusement, encore une fois dans l’actualité, nous avons des cas de viols, de violences très graves dans les installations sportives et récemment à l’Insep, qui est dans le bois de Vincennes en ce qui concerne le judo. Cela nécessite un changement de règlement intérieur. Cela nécessite aussi que dans nos conventions d’objectifs avec les clubs on tienne compte de cette question de la violence faite aux femmes et notamment en insérant des modules de formation pour les cadres et dirigeants. J’irai même plus loin, quand des clubs ne se soumettent pas à cette volonté de lutter contre les violences faites aux femmes, ne se soumettent pas à la volonté d’égalité, peut-être faudra-t-il leur retirer les créneaux que nous avons dans nos installations.
Vous évoquez dans cette communication la question des personnes en situation de handicap. C’est aussi un enjeu formidable que nous devons relever avec l’accueil des Jeux paralympiques. D’abord, cela passe par une adaptation de nos installations sportives et un effort d’investissement pour permettre à toutes les personnes en situation de handicap d’accéder au sport, mais c’est aussi un effort de soutien aux clubs sur un matériel qui est vraiment nécessaire et adapté à ce sport, que ce soit du sport adapté ou le paralympique. Je pense notamment à l’activité en fauteuil comme l’escrime en fauteuil, comme aussi le cécifoot, qui nécessite aussi une place importante. C’est tout l’esprit de votre communication. Je salue le travail conjoint avec Hélène BIDARD et Jacques GALVANI sur ce sujet, et bien sûr en tant qu’élu au sport dans la mairie du 12e et avec la maire du 12e, nous serons vigilants et à vos côtés dans la mise en oeuvre de cette communication.
Le sujet que je voulais évoquer avec vous, j’utilise un voeu, c’est la situation actuelle des clubs sportifs parisiens. Votre communication est percutée par l’actualité, permettez-moi de vous dire, car quand on regarde la situation des clubs, 25 % de licenciés en moins dans les clubs. 25 %, c’est l’annonce faite par les fédérations, c’est une moyenne. Quand on regarde d’un peu plus près, ce sont les fédérations de sports adaptés qui concernent des personnes en situation de handicap qui sont les plus touchées. Marie-Amélie LE FUR a annoncé 72 % de non reconductions des licences dans le sport adapté. C’est donc au coeur de votre communication et nous devons être très vigilants. C’est aussi bien souvent le sport féminin, le sport senior qui sont aujourd’hui victimes de la fermeture de nos installations, et dans bien des cas les fédérations nous disent que c’est dans ce secteur-là que les licences ne sont pas reconduites.
D’abord, permettez-moi de vous dire que ce que demande l’ensemble des clubs, c’est une reprise de l’activité le plus rapidement possible, avec des mesures, des protocoles qui soient adaptés. Il faut absolument qu’on rouvre nos installations, cela ne peut pas continuer comme cela. Nous avons des indicateurs assez positifs sur le plan sanitaire. Il faut que l’on regarde d’ici la fin du mois de décembre comment l’activité pourra reprendre.
La deuxième chose demandée par les clubs, évidemment c’est ce plan de relance. Le voeu que j’ai déposé, qui demande d’interpeller l’État, a été percuté par l’actualité puisque hier, le Président de la République a reçu des acteurs du sport. Permettez-moi de vous dire qu’on aurait souhaité un autre cadre, parce que le Président de la République a choisi ses interlocuteurs, principalement des athlètes de haut niveau comme Tony PARKER, Renaud LAVILLENIE et j’en passe, principalement des acteurs du sport privé, principalement des acteurs du sport professionnel, mais où sont les amateurs à part le représentant du C.N.O.S.F., M. Denis MASSEGLIA ?
Je souhaiterais que dans une situation d’urgence très critique où l’on alerte sur la disparition du sport, des clubs, on relance des assises nationales du sport et que l’on mette autour de la table tous les acteurs. Tous les acteurs, ce sont d’abord les collectivités territoriales, premier financeur, donc l’Association nationale des élus en charge du sport, dont vous faites partie, mon cher Pierre RABADAN, aurait dû être autour de la table. Je pense au corps des enseignants, aux professeurs d’E.P.S. qui sont en première ligne et interviennent dans le sport. Je pense à l’ensemble de ces clubs, qui d’une manière ou d’une autre sont représentés, mais permettez-moi de le dire, pas entièrement représentés, simplement par les athlètes de haut niveau. C’est le cadre qu’il faut revoir. On a l’impression que le Président de la République, dans l’urgence, a essayé de faire un effet d’annonce. Les annonces sont claires, le mouvement sportif avait estimé à 800 millions le plan d’aide et de relance, le Président annonce 400 millions. Il a fait la moitié du chemin, on aurait espéré plus. Sur ces 400 millions, il annonce 20 millions seulement pour les fédérations, alors que les fédérations avaient estimé un coût de 300 millions d’aide. Sur un autre aspect qui nous concerne directement, il parle de 5 millions pour le développement d’un passeport qui serait une réduction sur l’accès à la licence. Le président du C.N.O.S.F. a précisé que ce seraient simplement 50 euros sur les licences. Permettez-moi de vous dire que dans mon arrondissement, je connais des clubs dont la licence est entre 3 et 500 euros. 50 euros de réduction, ce n’est pas grand-chose. Je me souviens que dans l’actualité, les chasseurs avaient obtenu la réduction de moitié du permis de chasse. C’est une insulte faite aux sportifs.
Je voudrais dire que nous, le groupe Communiste, ce que nous proposons est simple, et je conclurai sur ce point, c’est d’abord l’idée d’un plan d’urgence de rattrapage des équipements sportifs. Nous avons besoin de plus d’équipements justement pour aller vers plus d’égalité et accueillir à la fois le sport adapté, le handisport, les publics féminins, les publics seniors. Cela passe par un effort conséquent en infrastructures sportives. Deuxième chose, c’est un plan d’embauche des cadres d’État. Cela a été évoqué dans le passé, on n’en parle plus, mais nous avons besoin d’embaucher dans le monde sportif. Enfin, sur l’aide de l’État sur la prise en charge des licences, nous proposons une prise en charge à hauteur de 50 %. C’est le cas de "Réduc’ Sport", le dispositif que la Ville de Paris met en place.
Je terminerai en disant simplement que tout cela nécessite un budget inscrit dans la loi de finances, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Ce budget, nous pensons que nous pourrions le doubler ou aller au moins vers 1 % du budget de la nation consacré au sport.
Je vous remercie.