Je souhaite tout d’abord remercier Nicolas Jeanneté pour ce vœu qui permet de démontrer toutes les contradictions des positions de la droite dans cet hémicycle.
Première contradiction : sur l’armement et l’extension des missions de la police municipale, nous comprenons les revendications de la droite. Ils ont tellement affaibli notre police nationale lorsqu’ils étaient au pouvoir qu’ils souhaitent aujourd’hui que la police municipale vienne en renfort.
Pour rappel, c’est Nicolas Sarkozy et son gouvernement auquel certains sur ses bancs ont participé, qui a supprimé des postes dans la police nationale. Au total, entre 2007 et 2012, 10 000 postes de policiers ont été supprimés.
La sécurité est une mission régalienne et si nous souhaitons un renforcement de la police nationale à hauteur de 30 000 femmes et hommes comme le porte Fabien Roussel, nous nous opposons le plus fermement à l’armement et l’extension des missions de la PM.
Deuxième contradiction : vous souhaitez attribuer des primes aux policiers municipaux. Nous disons banco ! Mais dans ce cas, vous ne pouvez pas demander, dans le même temps, des économies à la ville de Paris tout en réclamant une hausse des dépenses. Ou alors, vous pouvez demander à vos députés de soutenir à l’Assemblée Nationale les amendements sur les finances locales issus du rapport de Nicolas Bonnet Oulaldj et Paul Simondon qui nous permettraient de distribuer plus que des primes ou des chèques restaurant.
Enfin, troisième contradiction : vous proposez que la Ville de Paris demande aux bailleurs sociaux d’attribuer des logements prioritairement aux agents de la Ville à horaires décalés dont les policiers municipaux. Très bien ! Mais dans ce cas, ne rechignez pas lorsque nous souhaitons installer des logements sociaux dans vos arrondissements. Car la droite adore le logement social, surtout lorsqu’il est loin de ses beaux quartiers.
Explication de vote sur le renforcement de la Police Nationale
L’histoire est donneuse de leçon, et ce vœu de nos collègues de droite le démontre. Il y a 15 ans, Nicolas Sarkozy et son cortège de mesures anti-sociales entraient à l’Elysée. Parmi elles, une lubie habituelle de la droite : la suppression de dizaines de milliers de postes de fonctionnaires, car après tout, ils n’étaient pas bien utiles au bon fonctionnement de notre société.
Sauf que.
Sauf que au milieu de ces dizaines de milliers de suppressions de postes de fonctionnaires, Sarkozy et son gouvernement dont d’anciens membres sont assis sur ces bancs, ont supprimé plus de 10 000 postes de policiers.
Ces mêmes personnes qui réclament des nouveaux postes de policiers sont celles qui les supprimaient hier.
Alors oui, de notre côté, nous soutenons la création des 1000 nouveaux postes de policiers nationaux à Paris, dont 500 d’ici 2 ans, comme cela a été annoncé. Nous disons même, aux côtés de Fabien Roussel, que ce sont plus de 30 000 postes de policiers qui manquent et que nous devons créer puis former pour retrouver une police nationale de proximité. Car ce n’est pas à une police municipale, mais bien à la police nationale d’assurer la protection de nos concitoyens.
Et ce ne sont pas des caméras qui remplaceront nos policiers sur le terrain. Vous pouvez multiplier les systèmes de vidéoprotection, elle ne pourra jamais se substituer à l’intervention humaine. C’est un dispositif qui coûte cher et en tant qu’ancienne magistrate, j’ai pu constater son manque d’efficacité. Il s’agit la plupart du temps de dispositifs de dissuasion permettant à la population de se sentir davantage en sécurité, mais qui ne sécurise pas davantage un quartier.
Par ailleurs, la question de leur implantation et le manque de concertation avec les maires d’arrondissement ne peut que renforcer leur non efficacité.
C’est pourquoi nous nous abstiendrons sur ce voeu.