Madame la Maire, chers collègues,
Certains feignent parfois de l’oublier, mais le réseau de transport parisien est l’un des plus denses et des plus performants du monde. Si Paris peut aujourd’hui compter sur cet atout, c’est en partie grâce à son opérateur historique, la Régie Autonome des Transports Parisiens. La R.A.T.P. détient en effet, depuis sa création, le 21 mars 1948, le monopole de l’exploitation du réseau de métro, de bus et de tramway. Cette situation de monopole est une grande force, car elle permet d’organiser la complémentarité entre les réseaux et constitue un gage de résilience. Lorsqu’une ligne de métro ou de R.E.R. est coupée, la R.A.T.P. n’a aucun mal à mettre en place une offre de substitution par les bus, car elle dispose des véhicules et des personnels compétents.
Le monopole de la R.A.T.P. est le fruit d’une longue histoire des transports parisiens, durant laquelle des sociétés privées se sont longtemps opposées entre elles au risque de rendre le réseau inopérant.
Si nous ne réagissons pas à temps, nous nous exposons à un recul spectaculaire qui nous ramènerait au début du XXe siècle, au risque de répéter les mêmes erreurs. C’est l’Union européenne qui impulse la privatisation des entreprises publiques, mais elle est parfaitement relayée par Mme PÉCRESSE, Présidente d’"Ile-de-France Mobilités", qui souhaite ouvrir à la concurrence le réseau de bus de Paris et de la Petite couronne dès le 1er janvier 2025.
Nous pensons, nous, les communistes, qu’il s’agirait d’une erreur historique. Le statut particulier des agents de la R.A.T.P. serait supprimé à cette occasion, principalement et précisément celui de 19.000 d’entre eux. Or, c’est ce statut qui permet de garantir l’attractivité du métier de tous les métiers des transports publics parisiens.
Alors qu’il est demandé aux Franciliens de favoriser les circulations douces et les transports publics, nous ne pouvons accepter que le réseau de bus soit vendu à la découpe. Il doit, selon nous, au contraire, être renforcé et développé.
C’est pourquoi les communistes parisiens demandent, à travers ce voeu, que la Ville s’oppose fermement à l’ouverture à la concurrence du réseau de bus.
Je vous remercie.