Madame la Maire, chers collègues,
Paris est en zone écarlate. M. le Préfet de Paris a annoncé lundi avoir pris des mesures de freinage car l’épidémie va trop vite. Ce virus évolue rapidement, certes, mais sa présence s’inscrit surtout dans la durée. Nous en subissons déjà les conséquences sanitaires, sociales et économiques, et la Ville prend toutes les mesures - des mesures fortes - pour tenter de s’accommoder et de permettre à toutes et tous de continuer à vivre.
Depuis le début du mois de mai 2020, des restaurants, des magasins en habillement, en informatique, de loisir, mais aussi des théâtres et des cinémas, des musées même, mettent la clé sous la porte, en raison notamment de la faible fréquentation et de la baisse considérable du chiffre d’affaires. A Paris et dans d’autres métropoles, les bars, les clubs, les salles de sport, les salles de jeu, sont à nouveau fermés et les restaurants et autres commerces font face à des consignes vraiment très strictes. Se multiplient alors les devantures de boutiques vides, les rideaux clos. Ces fermetures sont de plus en plus visibles dans notre espace public et elles nous alertent.
L’évaluation rendue par l’O.F.C.E. en mai 2020 fait état de l’impact économique de la pandémie de la Covid-19 et des mesures de confinement sur le marché du travail en France : les faillites d’entreprise pourraient croître de près de 80 %. Rappelons que les commerces jugés non essentiels étaient fermés du 14 mars au 11 mai, ce qui est tout de même énorme.
Ces fermetures administratives sont une des causes des faillites qui touchent actuellement le secteur. Certaines entreprises ont également été contraintes de réduire le volume d’heures travaillées, du fait de la chute d’activité ou même pour cause de maladie. Il est clair que la crise que nous vivons nous invite à redoubler d’effort et à soutenir plus les services et activités de proximité déjà bien fragilisés par la concurrence des grandes enseignes.
Sur notre territoire, 90 % de l’activité de la SEMAEST est consacrée à l’économie de proximité et à la revitalisation commerciale. Ce chiffre fort marque l’engagement de la Ville en faveur de l’artisanat, du commerce de proximité et du "Fabriqué à Paris", dont mon collègue Nicolas BONNET-OULALDJ vient justement de nous parler, qui contribue au dynamisme de notre ville.
Nous pensons effectivement que la lutte contre la mono-activité est essentielle pour que Paris conserve son attractivité. Mais face au durcissement durable des restrictions sanitaires et à la baisse du pouvoir d’achat des Parisiennes et des Parisiens, la baisse des dépenses de consommation, le secteur de l’artisanat et du commerce et des métiers d’art sont en danger.
Notre groupe veut alors saluer la démarche de la SEMAEST qui vient proposer des exonérations des loyers de ses locataires et s’inscrit dans une logique d’entraide particulièrement nécessaire dans ce contexte particulier.
Cet engagement va permettre aux commerces ou aux entreprises culturelles de soulager leur trésorerie et limiter les risques de cessation d’activité. C’est pourquoi nous voterons en faveur de ce projet de délibération.
Je vous remercie.