Chers collègues,
Nous sommes appelés à voter sur ce projet de délibération en faveur de l’alimentation pour les plus précaires. Malheureusement, ce n’est ni la première, ni la dernière fois que nous aborderons ce sujet dans cet hémicycle. Dans une situation déjà difficile, nous avons basculé dans l’urgence depuis le début de cette crise. Nous en avons parlé pour les jeunes - Barbara GOMES, Danielle SIMONNET et Léa FILOCHE en ont reparlé tout à l’heure - mais ils ne sont pas les seuls à souffrir de cette crise, pour qui les files d’attente s’allongent. Nous l’avions déjà rappelé, mais il y a des chiffres qu’il n’est pas inutile de marteler. Le nombre de bénéficiaires des aides alimentaires a doublé entre janvier 2020 et décembre 2020. Nous le redoutons du point de vue de la crise sociale : le pire est devant nous.
Dans un pays de bas salaires, la pauvreté guette beaucoup trop de nos concitoyens. Le "Collectif des associations unies" a lancé un appel en 2020 : "Ne passons pas d’une crise sociale à une crise humanitaire". Car si l’engagement des collectivités est fort, ils sont toujours en entente, nationalement, de mesures structurelles pour répondre durablement aux urgences sociales et endiguer la vague de pauvreté. Aux côtés de la Ville de Paris, les associations et les bénévoles sont en première ligne depuis le mois de mars dernier. Confinement, post-confinement ou confinement hybride, elles et ils sont là, et nous saluons à nouveau leur engagement. Une solidarité sans faille qui résiste à toutes les épreuves. Bravo et merci.
La lutte contre la précarité alimentaire est d’autant plus efficace que les types de réponses sont multiples : paniers repas, colis alimentaires, paniers de fruits et légumes, etc. Car chaque public, chaque famille a des besoins différents. Les épiceries sociales et solidaires s’inscrivent pleinement et sont complémentaires avec d’autres dispositifs, comme les "Paniers solidaires", expérimentés sous le précédent mandat et qui mériteraient de revenir. A ce propos, je salue l’ouverture, par le "Secours populaire français", d’un nouveau libre-service solidaire dans le 13e arrondissement, sur le modèle de celui dans le 18e arrondissement.
Je voulais profiter de ce projet de délibération pour avoir un mot en direction des personnels des C.A.S.-V.P. Une partie d’entre eux, et surtout d’entre elles, étaient présents tout à l’heure devant l’Hôtel de ville contre la loi de transformation de la Fonction publique, et pour dire aussi leurs inquiétudes et leur fatigue. Les conditions sont difficiles pour tout le monde, et peut-être encore plus pour les travailleurs sociaux et les travailleuses sociales qui sont en première ligne depuis le début. Ils ont besoin qu’on les soutienne, que l’on soit à leur écoute. Je voulais me faire la voix de ce message dans l’hémicycle. Je vous remercie.