Merci, Madame la Maire.
L’Ile-de-France est touchée de plein fouet par des destructions d’emplois. Le chômage a grimpé de 14 % en un an, contre 9,7 au niveau national. Les derniers chiffres sont catastrophiques. Selon le Ministère du Travail, l’Ile-de- France comptait 750.000 chômeurs en septembre, soit 100.000 de plus qu’en décembre 2019.
La Ville de Paris souffre beaucoup, car les secteurs dans lesquels elle est traditionnellement forte sont justement ceux qui subissent le plus gros choc : l’hôtellerie, la restauration, le tourisme, le commerce. A Paris, les chiffres sont très préoccupants. Entre janvier et juin 2020, on constate déjà une augmentation de 5.500 bénéficiaires du R.S.A., soit 9 % supplémentaires. D’ailleurs, le groupe Printemps a récemment annoncé la fermeture de 7 magasins en France, dont 3 à Paris, et prévoit la suppression de 450 emplois, soit plus de 10 % des effectifs. L’aide accordée aux grands groupes se solde en général par des licenciements, cherchez l’erreur. Les travailleurs sociaux nous ont alertés sur le fait que cette crise a fait émerger de nouveaux publics précaires inconnus jusqu’alors. Les chantiers, les heures de ménage, la plonge dans les restaurants, les petits boulots se sont arrêtés net pendant le confinement et dans beaucoup de cas les activités n’ont pas repris et ne reprendront sans doute pas. De nombreux commerçants et artisans sont contraints de fermer boutique, les étudiants ont perdu leur emploi, les loyers impayés s’accumulent. Bref, la vie quotidienne devient trop compliquée à gérer.
Le "Secours Populaire", la "Fondation Abbé Pierre", le "Secours Catholique" et tant d’autres ne cessent de nous alerter. Nous devons renforcer nos actions de solidarité et nos actions d’accompagnement de l’emploi. Face au désengagement de l’État, la Ville prend ses responsabilités en matière d’emploi. Je veux saluer d’ailleurs le programme parisien pour l’autonomie des jeunes, le pacte de lutte contre la grande précarité, mais aussi le plan d’insertion par l’emploi.
Dans la précédente mandature, nous avions porté un voeu au Conseil de Paris qui demandait une cartographie du chômage à Paris. Qu’en est-il ? Nous sommes persuadés qu’un tel outil permettrait de mieux cibler les besoins et les priorités. Permettez-moi d’ailleurs de saluer à ce titre le dispositif "Territoires zéro chômeur de longue durée", qui a été mis en place dans le 13e et dans le 19e.
Madame la Maire, notre ville pense que nous avons un autre levier qui est celui de la ville employeur. Une ville employeur qui, par des fonctions de fonctionnaires titulaires, applique vraiment le concept de la sécurité et de l’emploi-formation. Nous demandons que la Ville, à l’occasion du prochain budget, regarde la création d’emplois et de postes d’agents publics dans différentes directions. Je pense notamment à la petite enfance, qui a des besoins, qui aujourd’hui est en flux tendus, où nous avons besoin de recrutement, et nous avons besoin de moyens puisque beaucoup sont contractuels. Je pense à la propreté. Aujourd’hui, les agents de la propreté sont en grève. Leur demande est simple, ils demandent tout d’abord une réponse écrite à leurs revendications afin de mettre fin au conflit et une audience officielle avec un calendrier de réunions bilatérales permettant de répondre à chacun des points revendicatifs. La propreté est une des priorités des Parisiens, et nous nous sommes engagés à augmenter les moyens pour répondre aux besoins.
La demande que nous formulons, issue de la M.I.E. Propreté, est un inventaire réel des besoins et des usagers et en face un plan de recrutement sur la mandature. Nous pensons aussi à la remunicipalisation de la collecte qui permettrait de créer des emplois. Cela a été dit au moment du DOB et au moment du débat que nous avons eu sur le P.L.U., la question du service public est aujourd’hui centrale et la création d’emplois publics que nous pouvons et que nous devons amorcer est centrale.
Je le redis, nous avons des défis à relever, celui de la propreté, celui de la santé, celui de la petite enfance, alors engageons-nous dans l’emploi public, l’emploi qui sécurise. Je vous remercie.