Ce n’est pas grave. ... sur les universités. On le sait, on l’a répété, la situation des étudiants est critique. L’isolement social, la détresse psychique, la précarité financière, le décrochage scolaire, nous voyons des scènes inouïes comme de longues queues aux abords des distributions alimentaires, des décrochages massifs d’étudiants, des tentatives de suicide. Notre jeunesse est mise à rude épreuve. Plusieurs facteurs en sont la cause, et je voudrais revenir sur la santé mentale et la reprise des cours.
Le Gouvernement a été strict avec les universités en les fermant tôt et en les gardant fermées. Conséquence, des étudiants peuvent passer 8 heures par jour en réunions Zoom 5 jours par semaine, et ceci, depuis mars dernier, dont mes étudiants. Cet isolement a pesé lourd sur leur santé mentale, un étudiant sur 3 ayant des signes de détresse psychologique, et les services de santé universitaires ne sont pas dimensionnés et n’ont pas été adaptés en urgence pour y faire face. L’accueil psychologique est scandaleusement indigent. Un psychologue universitaire pour près de 30.000 étudiants, c’est 25 fois inférieur aux normes internationales et largement inférieur à ce que mes collègues européens peuvent me dire. Nous demandons donc la création urgente et massive de postes de psychologues et d’assistantes sociales universitaires.
Sur les questions de pauvreté étudiante, je ne reviendrai pas sur la revendication d’un revenu pour les 18-25 ans accordé dans le voeu jeunesse.
Mais le deuxième point crucial, bien sûr, est la fermeture presque totale des universités, poussant ces universités à adopter un mode dit "distanciel", qui ne remplacera jamais les cours classiques ou en présentiel. Continuer des cours en présentiel en respectant les protocoles sanitaires est possible ; les classes préparatoires et certaines grandes écoles ont pu le faire grâce à des classes en petit nombre. Ce qui est possible pour certains doit l’être pour les universités. Seulement, cela suppose plus d’enseignants. Le nombre d’étudiants croît chaque année depuis plus de 10 ans, avec 38.000 étudiants supplémentaires chaque année. Quelles réponses depuis 2009 ? La baisse constante et continue du nombre d’enseignants, avec 1.500 postes perdus en 10 ans. Pour y faire face, pour répondre au décrochage massif des étudiants, nous demandons des embauches massives dans les universités. Je vous remercie.