Communistes Paris

Définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste

Je pense que nous partageons tous le même constat du regain des actes antisémites sur notre territoire, à Paris, que nous devons combattre et mettre tous les moyens pour combattre. Cependant, le voeu que vous nous proposez est un débat qui n’est pas forcément à l’échelle de notre collectivité. Vous avez d’ailleurs rappelé, Monsieur SZPINER, que c’est un débat qui a été traité à l’Assemblée nationale. D’ailleurs, dans vos considérants, vous ne dites pas que la définition de l’"Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste" a été adoptée par une courte majorité, et qu’un appel de 127 intellectuels juifs aux députés français à ne pas soutenir cette résolution assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme était sorti à l’époque et fait partie du débat.

Ce qui est reproché par ces intellectuels à cette définition, c’est d’associer antisémitisme et antisionisme. Antisémitisme, qui est une attitude de racisme et une attitude systématique hostile aux juifs. Antisionisme, qui est l’hostilité à l’existence ou à l’extension de l’Etat d’Israël. Et donc, par le biais de l’expression "institution communautaire", celle-ci pouvait se référer à l’Etat d’Israël. Cela pose deux problèmes. Un problème qu’a évoqué mon collègue Jérôme GLEIZES sur la définition d’une catégorie de racisme. Or, les lois françaises criminalisent toutes les formes de racisme. Cela pose une autre question : c’est la confusion, créée à dessein dans cette définition, entre un délit condamnable par la justice, qu’est l’antisémitisme, et une opinion politique, qu’est l’antisionisme. Comme cela a été très bien dit dans l’appel des 127 intellectuels, cette définition serait utilisée pour criminaliser et réduire au silence des critiques contre les politiques israéliennes.

Je suis personnellement, et au nom du groupe Communiste et Citoyen, pour que le droit international s’applique partout et toujours, mais je m’oppose systématiquement aux gouvernements d’extrême droite racistes et colonisateurs, quels qu’ils soient. Fidèles au principe d’amitié entre les peuples, ne confondons jamais les peuples avec des agissements de leurs gouvernements. C’est cela, être antiraciste, et c’est d’ailleurs ce qui distingue notre définition de la vôtre. Je vous remercie.

Nicolas
BONNET
OULALDJ

Élu du 12e arrondissement au conseil de Paris

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