Mal-logement, sous-alimentation, détresse psychologique et physique… Ajoutez à cela une perte d’emploi soudaine et vous obtiendrez une image très nette des conséquences de la crise sanitaire sur les jeunes.
Les jeunes en emploi ne représentent que 33% des moins de 25ans (chiffres de la DARES-2019). Il y a donc urgence à agir pour que les jeunes trouvent les moyens de se ré-insérer. La baisse de leur pouvoir d’achat et les loyers parisiens trop élevés pour eux représentent un vrai frein pour les jeunes qui nécessitent d’être accompagnés. Cette année, 700 000 jeunes entreront sur le marché du travail en étant embauchés de manière majoritairement précaire au travers de CDD, de contrats d’intérim ou de vacations qui auront pour effet de déqualifier leurs diplômes (pour ceux qui en ont !). Les jeunes sont trop souvent considérés comme une variable d’ajustement pour les employeurs qui les compressent, particulièrement en temps de crise. Paris ambitionne de doubler le nombre de bénéficiaires des dispositifs d’« Insertion par l’Activité Économique » (sur la mandature). La ville, en tant que premier employeur a son rôle à jouer dans le recrutement. Nous pensons qu’une attention spécifique doit être portée sur les métiers des secteurs municipaux en tension à destination des jeunes les métiers verts, les métiers du bâtiment, ou les métiers d’aide à la personne. C’est le sens de notre 4ème proposition : « Pour un accès à l’emploi et à la formation au sein de la ville de Paris ».
L’isolement, la précarité financière et la peur de l’avenir ont plongé une partie de la jeunesse dans une détresse psychologique, conséquence directe de la paupérisation de certains.
22% des 15-24 ans ont souffert de syndromes dépressifs en mai 2020 contre 10.01% en 2019. Les inégalités entre les jeunes se creusent : celles et ceux issus de milieux populaires notamment, n’ont pas les mêmes chances de soin, et beaucoup, déjà sur le fil, ont perdu pieds depuis la crise. Les réponses apportées par le gouvernement ne sont clairement pas à la hauteur. Face à la détresse psychique, il faut agir rapidement ! Or les « chèques psy » (financement de trois consultations psy) annoncés sont un véritable parcours du combattant : prescription par un médecin généraliste, inscription sur plateforme et attente d’un rendez-vous en période de désert médical… pour obtenir un remboursement de 30€… Réponse bien faible par rapport aux besoins des jeunes. La ville a tenu compte de leur détresse, notamment sur la précarité alimentaire : notons que parmi les bénéficiaires d’aides alimentaires, 79 % n’y avaient jamais eu recours avant la rentrée 2020-2021. Beaucoup de moyens ont été dévoyés, de nombreux acteurs et actrices se sont engagées… pour apporter de l’aide qui a également permis aux jeunes de renouer du lien social. La détresse psychologique n’est pas seulement liée à la crise sanitaire. Mais cette dernière l’a renforcée et la situation difficile que vivent les jeunes parisiens risque de durer. Le choix du « Conseil Parisien de la Jeunesse » de travailler sur la santé mentale des jeunes en septembre 2019 (avant la crise donc) était révélateur et nous reprenons aujourd’hui leur proposition en demandant la création d’un centre municipal de santé dédié à la santé mentale des jeunes.