Avant d’aborder ce projet de délibération, je voudrais évoquer la situation très préoccupante, très inquiétante dans laquelle est le sport français. Depuis le mois de mars, le sport français est à l’arrêt. Les installations sportives ont été fermées au mois de mars, une partie a repris pendant l’été et depuis maintenant quinze jours, piscines et gymnases sont fermés pour les adultes. Evidemment, on les a maintenus pour les scolaires et les enfants, c’est une bonne chose.
Je voudrais vous dire que les bénévoles, qui se sont mobilisés pour présenter des protocoles sanitaires très pointus, très détaillés et qui se sont engagés pour reprendre l’activité, sont aujourd’hui très désabusés. Je voudrais d’ailleurs signaler au passage qu’aucun cluster n’a été trouvé dans le sport et dans les installations sportives : sur 25 millions de pratiquants dans les installations sportives, il y a eu seulement plus de 200 cas positifs, ce qui fait un taux d’incidence de 0,5 %. Mais nous avons aujourd’hui un nouveau chiffre qui est encore plus inquiétant : c’est la baisse de la pratique et du nombre de licenciés puisque les fédérations annoncent une baisse de 25 % de licenciés.
Je veux bien que l’on parle de l’héritage, de l’équipement, mais la priorité est un plan d’urgence national pour les associations sportives, pour les bénévoles et aussi pour les collectivités, comme la nôtre, qui veulent les accompagner avec la volonté de construire des nouveaux équipements.
Je voudrais aussi rappeler, chers Jean-François MARTINS et Pierre RABADAN, que la collectivité parisienne est toujours la ville la moins dotée en équipements sportifs par rapport au nombre d’habitants et aux demandes. L’ensemble des maires d’arrondissement est confronté avec grande frustration à des réponses négatives au développement de l’activité physique et sportive à Paris.
J’en viens à ce projet de délibération. Ce projet de délibération, c’est l’essence de l’engagement du groupe Communiste pour soutenir la candidature de Paris, c’est-à-dire l’héritage, l’idée que les Jeux Olympiques permettent le développement de la pratique physique et sportive pour toutes et tous. D’ailleurs Laura FLESSEL s’était engagée à plus de 2 millions de nouveaux pratiquants. Pour accueillir ces nouveaux pratiquants, il faudra faire un effort conséquent d’équipements du territoire, sinon on n’y arrivera pas et, encore une fois, ce sera une nouvelle frustration pour le mouvement sportif qui sera pénalisé.
Evidemment, nous soutenons la rénovation de ces quatre sites : Max Rousié dans le 17e pour le judo, le centre sportif des Poissonniers dans le 18e pour le volley-ball, le centre sportif Bernard Dauvin dans le 18e pour le pentathlon moderne et la piscine Georges Vallerey. Nous nous y étions engagés. C’est plus de 11 millions d’euros que la Ville recevra de la SOLIDEO pour ces équipements. Ces centres d’entraînement serviront évidemment aux athlètes pour les Jeux Olympiques, mais après aux clubs parisiens et c’est ce qui est bénéfique et très important.
Mais comme je l’ai dit, ce n’est pas suffisant. Mon cher Pierre RABADAN, j’ai ici la bible, qui avait été écrite par Anne HIDALGO et Jean-François MARTINS, et dans laquelle est précisé concernant l’équipement et ce que l’on évoque aujourd’hui : "La Ville s’engage à un équipement sportif par arrondissement, deux parcours sportifs et quatre centres sportifs rénovés." Nous avons ici les quatre centres sportifs rénovés mais quelle est la suite ? La suite, c’est l’idée d’un équipement sportif par arrondissement. C’est l’idée que l’on fasse des parcours sportifs.
Là où je m’interroge, c’est évidemment sur ce que la Ville va mettre par la suite, parce que ce sont des équipements qui existent, mais ce n’est pas suffisant car on a besoin de nouveaux équipements. Et nous avons besoin très rapidement de votre feuille de route et d’avoir une vision sur le budget. La Ville s’était engagée, dans ce plan qui s’appelle Transformation olympique, à 1 milliard d’euros d’investissements sur les équipements sportifs. Ce que j’espère, c’est qu’on puisse rapidement identifier pour le plan d’investissement de la mandature où va aller ce 1 milliard d’euros et ce sera l’effet olympique. Notamment dans le 12e arrondissement où j’ai cette délégation, nous avons un vrai sujet.
Dans le Bois de Vincennes, il y a Persching qui est complètement dégradé, le Polygone qui est un vivier de terrains de jeux d’extérieur très intéressant pour le foot, le rugby et d’autres sports comme le base-ball. Nous devons développer ces sites.
Comme je l’ai évoqué avec Jérôme COUMET, qui préside la S.E.M.A.P.A., un gymnasepont, qui devait exister porte de Vincennes, ne pourra pas se faire et il faut absolument en contribution un équipement sportif de danse, de boxe ou d’arts martiaux. Je pense aussi à Léo Lagrange qui est un site en dégradation et qui était prévu dans le cadre de l’aménagement de la Z.A.C. "Bercy-Charenton".
Tous ces équipements doivent être au coeur de notre réflexion, ils doivent être au coeur de notre engagement. C’est cela la transformation olympique. C’est cela l’héritage que nous devons construire.