Monsieur le Maire, chers collègues,
C’est terrible, mais la situation est désormais si connue, que j’ai l’impression qu’en vous disant que les jeunes sont en souffrance, je vous énonce une platitude. Population déjà trop précaire, la crise sanitaire a encore tout aggravé : précarité réglementaire, impayés de loyers, mal-logement. Comme ma collègue Camille NAGET l’a rappelé, nous avons, toutes et tous, vu les images de cette jeunesse qui fait la queue sur les trottoirs devant les centres de distribution alimentaire. Comment est-il possible qu’une telle chose se produise en France ? Tout cela est, en outre, évidemment, un facteur de détresse psychologique important. Isolement, dépression, et même tentative de suicide, la jeunesse de notre pays vit actuellement un enfer.
Il est plus qu’urgent de soutenir la jeunesse parisienne et de se mobiliser pour mettre notre Gouvernement devant ses contradictions. L’Etat doit prendre sa part de responsabilité et agir. Les effets d’annonce ne peuvent suffire. Non, offrir des repas à 1 euro à des jeunes dans les CROUS, si tant est que l’on arrive au bout des files d’attente, dans la mesure où le CROUS de Paris est fermé le soir, ce n’est pas cohérent. Ce n’est pas cohérent quand on leur demande, dans le même temps, de s’isoler depuis septembre 2020.
Non, le plan "Un jeune, une solution" et les services civiques ne sont pas du tout une réponse convenable face au chômage des jeunes. Je sais, je radote, mais je crois aux vertus pédagogiques de la répétition. Un service civique ne peut et ne doit se substituer à un emploi. Donc, je ne vois pas, sauf à ne pas respecter la loi, en quoi ce dispositif est une solution au chômage.
Notre groupe vous a alertés et a alerté la Ville à ce sujet lors de la séance consacrée au budget : les missions locales parisiennes sont surmenées. Elles ne sont pas en mesure de répondre à toutes les demandes des jeunes, d’assurer tous les accompagnements individuels, largement perturbées par ailleurs par les contraintes sanitaires.
Nous pensons que la nette augmentation des demandes d’aide sociale doit s’accompagner des moyens financiers et humains à la hauteur de la situation sans précédent que nous traversons, dans le but d’accompagner au mieux les jeunes vers l’autonomie et dans la dignité. Je vous remercie.