Mes chers collègues,
Un grand musicien nous a quittés ce 16 avril 2020 à l’âge de 74 ans. Christophe, non de scène de Daniel Bevilacqua, fut l’un des chanteurs, auteurs et compositeurs les plus marquants de ces cinquante dernières années.
Christophe est un enfant de l’après-guerre. Il naît un 13 octobre 1945 à Juvisy-sur-Orge d’une mère couturière et d’un père chauffagiste. Jeune, il écoute Bécaud, Piaf, Brassens, puis découvre le cinéma américain, le "Delta blues" de Robert Johnson, le rock. Il travaille la guitare, l’harmonica et, au retour de l’armée, se lance avec "Reviens Sophie" qui fut un échec.
C’est deux ans plus tard, en 1965, avec "Aline", qu’il rencontre le succès avec plus d’un million de disques vendus. C’est le début d’une carrière atypique et passionnante, de chanteur de variétés mais d’une variété exigeante. Il devient inclassable, à rebours de toutes les modes.
En 1973, "Les paradis perdus" marquent un premier tournant vers un rock sophistiqué. Ce disque sublime est d’ailleurs classé 31 meilleur album de rock français par le magazine « The Rolling Stones ».
Oiseau de nuit, Christophe les passe à chercher des sons, à explorer. L’électronique lui ouvre des possibilités infinies, il se décrit lui-même comme un peintre de sons. Il collabore avec de nombreux artistes, Jean-Michel JARRE, Alan Vega, Alain Bashung, et tant d’autres que l’on peut retrouver dans de nombreux duos. Les albums qui suivent sont autant de perles rares. Je veux citer : "Le beau bizarre", "Bevilacqua", "Comm’si la terre penchait", "Les vestiges du chaos". Il laisse une oeuvre majeure, une voix incomparable et le regret des albums qu’il n’aura pas pu écrire.
Le groupe Communiste vous propose qu’une plaque soit apposée au 146, boulevard du Montparnasse, sa dernière demeure.
Et s’il me reste quelques secondes, je vous invite à regarder "Laboratoire Bevilacqua", qui est disponible sur Arte jusqu’à la fin juillet : c’est un concert donné en son hommage avec de nombreux artistes qui reprennent ses chansons.
Je vous remercie.