Mes chers collègues,
Je veux saluer ici le travail de recherche historique de Laurent THEVENET, et le remercier d’avoir attiré l’attention sur le parcours de Suzanne Leclézio et Yvonne Ziegler.
Au début des années 30, Suzanne Leclézio, infirmière faisant fonction d’assistante sociale au centre social de la S.N.C.F. invite Yvonne Ziegler, artiste-peintre reconnue, comme assistante sociale bénévole. De cette rencontre naîtra une longue vie commune et partagée. Ensemble, en 1940, elles assurent les soins pour les réfugiés lors de l’exode, notamment en procurant du lait aux familles et aux enfants, ce qui leur vaudra d’être citées à l’Ordre de la S.N.C.F .
En 42, elles aident une famille juive du quartier de Marcadet à échapper à la déportation.
En 43, elles intègrent le réseau de résistance Cohors-Asturies. Elles hébergent régulièrement chez elles des résistants recherchés par la Gestapo, dont Gabrielle Vienne, une grande résistante.
En 44, elles soignent les blessés des bombardements des installations ferroviaires de la Chapelle qui firent plus de 500 morts. Toujours ensemble, en juillet 1944, elles sont arrêtées et torturées par la Gestapo, et ensuite déportées au camp de Ravensbrück en Allemagne.
En 45, devant l’avancée de l’armée rouge, les SS évacuent le camp dans une marche à pied forcée, appelée marche de la mort. Suzanne et Yvonne s’évadent et sont délivrées par l’armée soviétique qui les remet à la Croix- Rouge internationale.
Elles sont rapatriées en France en 45. Suzanne retravaille au dispensaire dont elle devient directrice, et au centre qui est toujours en fonction au 22, rue Marcadet où sera apposée la plaque.
Nouvelle bataille de Suzanne pour que les assistantes sociales de la S.N.C.F obtiennent le statut de cheminot à part entière, ce qui sera reconnu par un protocole d’accord en 49.
Leur vie et leur engagement, leur lumière, ce qui est resté longtemps dans l’ombre : le rôle des femmes dans la résistance et la déportation. Réunies par le combat commun pour la liberté et l’aide aux plus démunis, elles ont été des femmes libres assumant leurs choix.
Cette plaque et cet hommage veulent mettre en lumière leur vie et leur engagement, et donc le rôle des femmes dans la résistance. Je vous remercie.