Madame la Maire, mes chers collègues,
La crise que nous vivons est en train de renforcer la précarité, une précarité qui touche toutes les générations. Alors, plus que jamais, il faudra placer l’entraide, la solidarité, mais aussi la convivialité, au coeur de nos actions et de nos engagements, car les différents confinements et couvre-feu ont accentué le sentiment d’isolement des Parisiennes et des Parisiens, et le mal-être. Créer du lien social n’est pas toujours évident, surtout dans ce contexte, même si c’est essentiel, sinon vital.
C’est pourquoi j’attire votre attention sur les accorderies, véritables outils de lutte contre la précarité et l’exclusion. Que sont les accorderies ? S’il fallait l’expliquer rapidement, je dirais que ce sont des structures qui fonctionnent sur le principe du don et du contre-don, sur le principe de l’échange de services sans les monnayer, sans autre condition que celle de donner le même temps de service que celui qui a été reçu, sans distinction sur la nature de ces services et en fonction de ses compétences. Comment saluer ces initiatives grâce auxquelles il est possible de développer du lien social intergénérationnel ? Depuis 2014, 4 structures parisiennes - dans les 14e, 18e et 19e arrondissements, et dans le quartier du grand Belleville - cherchent à faire vivre des solidarités locales de voisinage en facilitant les prises de contact, en se faisant le relais des personnes les plus en difficulté.
Les accordeuses et les accordeurs, qui sont les membres de l’accorderie, jouent un rôle central dans cette organisation puisqu’ils peuvent identifier les besoins des personnes qui se présentent et les orienter, par l’organisation d’une permanence qui est faite dans leurs locaux. Les offres des accorderies couvrent plusieurs domaines. Cela passe par l’aide dans les démarches administratives, par le bricolage, la traduction, le dépannage informatique. Chacune et chacun peut facilement y trouver son compte. En plus des échanges interindividuels, il y a des échanges collectifs qui sont proposés : des cours de peinture, de sport collectif, des sorties touristiques, quand elles sont permises évidemment.
Notre groupe est convaincu que ces dispositifs très "politique de la ville" et très "ESS" sont à valoriser. L’originalité de ces structures suscite l’adhésion et facilite la prise de contact entre des personnes aux profils très divers. La Ville de Paris compte près de 4.000 accordeuses et accordeurs. Notre groupe tenait particulièrement à valoriser leurs actions.
Pour conclure, permettez-moi de saluer la synergie qui existe entre les acteurs associatifs. Dans le 18e arrondissement, par exemple, l’accorderie est hébergée dans les locaux de l’association "Le Petit Ney", très ancrée localement. Cela contribue nécessairement à faciliter la prise de contact, l’engagement et l’entraide dont nous avons tant besoin. Je vous remercie..