
Avec plus de 1000 morts par an, la France est le pays de l’Union européenne qui compte le plus d’accidents et de décès au travail. Ce nombre révèle avant tout des vies brisées et des familles déchirées, démunies. Celles et ceux qui survivent aux accidents gardent des séquelles à vie et la plupart d’entre eux meurent finalement des conséquences physiques et morales provoquées par l’accident. Ces drames humains sont les symboles de la précarisation des conditions de travail et du non-respect de la législation sociale, dont l’une des raisons réside précisément dans la protection des travailleurs·euses et de leur dignité.
Moussa Sylla est mort le mardi 12 juillet 2022 à Paris des suites de ses blessures. Il travaillait pour une entreprise de nettoyage et avait été victime d’un accident trois jours plus tôt en nettoyant le parking de l’Assemblée nationale à Paris.
M. Konate est mort le 23 mai 2022 à Paris, retrouvé inerte au fond d’une tranchée alors qu’il rénovait les conduites de gaz du quartier de l’Odéon. Il était travailleur sans papier et avait été recruté comme salarié temporaire par une agence d’intérim pour travailler sur un chantier GRDF sous-traité à une société privée.
Samir Bey est mort le 29 juin 2022 à Paris. Il a été percuté par une voiture sur l’A4 alors qu’il venait en aide à une conductrice arrêtée sur le bord de la route. Il travaillait depuis 2015 pour une entreprise sous-traitante de la Ville de Paris pour l’acheminement de véhicules à la fourrière. Depuis 2020, l’entreprise a été condamnée trois fois par la Cour d’appel de Versailles, pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et travail dissimulé.
Moussa Gassama est mort le 18 mars 2022 à Paris. Il a chuté alors qu’il nettoyait les vitres du centre d’action sociale de la Ville de Paris (CASVP). Il travaillait pour une société titulaire de marché public de nettoiement des vitres.
Le parcours et la fin de vie tragique de ces personnes mettent en lumière la précarité que subissent de trop nombreux travailleurs∙euses, et doivent nous alerter sur toutes les femmes et les hommes qui meurent à cause d’un accident du travail, dans l’indifférence la plus totale.
La question des accidents et morts au travail a été portée à de nombreuses reprises en Conseil de Paris et la Ville porte une position forte, sur son territoire et à l’international afin de défendre les droits des travailleurs∙euses et faire résonner l’impérieux besoin de prendre au sérieux la question de leurs conditions de travail.
La Ville de Paris s’engage, lire toutes les propositions votées au Conseil de Paris :
